Ile-de-France : Salariés sans papiers en lutte16/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2098.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ile-de-France : Salariés sans papiers en lutte

En Ile-de-France, si plus de mille salariés ont obtenu des papiers grâce à leur lutte, plusieurs centaines poursuivent leurs grèves, pour les papiers bien sûr, mais aussi pour l'augmentation des salaires et l'amélioration des conditions de travail.

Des agences d'intérim sont toujours occupées dans les Xe et XIIe arrondissements de Paris, ainsi que des entreprises du bâtiment comme Griallet à Montreuil ou Sanir-PLMT à Pavillons-sous-Bois en Seine-Saint-Denis.

Dans ces deux entreprises, la majorité des travailleurs qui sont sans papiers ont décidé de relever la tête et d'attaquer leur patron respectif pour non-respect de la sécurité lié à l'exposition et à la manipulation, sans protection, de l'amiante et du plomb. Ils exigent aussi que les salaires et les heures supplémentaires en retard soient payés et aussi, bien sûr, la régularisation de leurs papiers.

À Pavillons-sous-Bois, non seulement les travailleurs manipulent l'amiante, mais le patron le faisait stocker en partie sur le site de Sanir-PLMT, à 200 mètres de l'hôpital Jean-Verdier et d'une école. À Montreuil 21 travailleurs, dont 19 sans-papiers, sont en lutte depuis le 22 mai suite au lock-out imposé par l'employeur. À Pavillons-sous-Bois, 14 sans-papiers sur la trentaine de travailleurs de Sanir-PLMT sont en grève depuis la mi-juin.

Les patrons de ces entreprises affichent leur mépris en permanence. Ils ont par exemple le culot de dire qu'ils ne savaient pas que les travailleurs qu'ils employaient étaient des sans-papiers, alors que dans le même mois ils leur faisaient des contrats d'embauche sous plusieurs noms avec de faux numéros de Sécurité sociale.

Les pouvoirs publics ont fini par perdre leur surdité et commencent à se préoccuper des malversations de ces deux patrons. Pour Griallet à Montreuil, le parquet de Bobigny a fait mettre les scellés sur ses bureaux pour qu'il ne puisse pas détruire tous les documents. Comme l'entreprise va être mise en liquidation judiciaire, les cinq mois de salaire en retard vont pouvoir être assurés par le fond de garantie des salaires. Et la médecine du travail reconnaît enfin l'exposition au plomb et à l'amiante. En revanche, la régularisation des sans-papiers n'est toujours pas débloquée.

Depuis le début du conflit, les grévistes ont fait connaître leur mouvement par des conférences de presse. C'est ainsi que la CGT et le député de Montreuil ont tenu une conférence de presse à l'Assemblée nationale, à laquelle sont venus la très grande majorité des grévistes de Griallet et de PLMT. La sécurité présente à l'entrée se demandait ce que des sans- papiers venaient faire dans ce lieu, où ils ont plus l'habitude de voir des bavards en beaux costumes.

Partager