Espagne : Zapatero vole au secours des banques, mais laisse faire les attaques antiouvrières16/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2098.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : Zapatero vole au secours des banques, mais laisse faire les attaques antiouvrières

José Luis Rodriguez Zapatero, chef du gouvernement socialiste au pouvoir en Espagne, marche la main dans la main avec Sarkozy, Angela Merkel ou Berlusconi quand il s'agit de mettre l'argent de l'État au service des banquiers.

Cent milliards d'euros serviront à garantir les prêts entre banques. À ces largesses il faut ajouter la création d'un fonds de 30 à 50 milliards d'euros destinés à augmenter les liquidités des banques. Et il faut ajouter encore une autorisation non chiffrée, à disposition du ministère de l'Économie et des Finances, qui lui permettrait d'acquérir des participations dans les établissements qui en auraient besoin.

Pendant ce temps, on entend le même gouvernement dire qu'il n'y a pas d'argent pour aider toutes les familles qui ne peuvent plus payer les remboursements des emprunts contractés pour acheter leur appartement. Et le gouvernement laisse les mains libres au patronat qui, crise ou pas crise, entend maintenir ses profits - voire les augmenter - sur le dos des ouvriers.

En Espagne, le chômage n'a pas cessé d'augmenter au cours de ces derniers mois, pour atteindre officiellement aujourd'hui un taux moyen de 11,3 % de la population active, avec un pourcentage record de 24,6 % parmi les jeunes. Mais le gouvernement laisse faire.

Pour sa part, le patronat de l'industrie automobile multiplie les attaques contre les travailleurs. Licenciements, mises au chômage technique au travers des recours à des accords de flexibilité, tout est bon pour réduire les dépenses salariales. Les patrons entendent maintenir ou augmenter leurs profits en faisant payer aux seuls ouvriers les aléas du marché. C'est le cas aux usines Seat à Martorell près de Barcelone (6 000 salariés dans deux unités) où le chômage technique entraînera des pertes de salaire. C'est aussi le cas aux usines Nissan à Barcelone (4 000 salariés en Catalogne) où l'on vient d'apprendre un plan de 1 680 suppressions d'emploi d'ici fin 2009. Le chômage partiel est aussi annoncé chez Bridgestone (fabrication de pneumatiques) dont les usines de la région de Burgos et du Pays Basque emploient quelque 6 000 salariés. Il est clair que l'étiquette socialiste de Zapatero ne lui fera pas lever le petit doigt pour imposer au patronat de renoncer aux licenciements et à toute mesure qui se traduirait par une perte de salaire.

Divers syndicats de ces entreprises appellent à manifester dans les jours à venir à Barcelone. Il faut espérer que cela débouchera sur des initiatives communes aux différentes entreprises, aux différentes branches et aux différentes régions.

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