Bobigny : Fabio Lucci cherche à licencier huit salariés16/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2098.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bobigny : Fabio Lucci cherche à licencier huit salariés

La direction du magasin de vêtements Fabio Lucci accuse de vol huit employés de son enseigne de Bobigny, dont trois délégués. Mais, lors des entretiens avant licenciement, la direction a été incapable d'avancer la moindre preuve.

La plupart de ces salariés travaillent depuis des années dans le magasin. En fait, leur seul crime est de ne pas se laisser faire. La procédure fait d'ailleurs suite à une réunion où ces employés avaient protesté contre les conditions de travail.

Les résistances à l'exploitation et aux sales méthodes de la direction sont nombreuses chez Fabio Lucci. L'année dernière, pour tenter de la licencier, un responsable du magasin de la Porte de Pantin avait glissé trois maillots de bain dans le sac à main de la déléguée centrale CGT, pendant qu'elle était aux toilettes. Sa manoeuvre a échoué.

En 2006, le directeur du magasin d'Aubagne, près de Marseille, a été licencié parce qu'il refusait de faire la chasse aux syndicalistes. C'était peu de temps après une grève dure pendant laquelle les salariés avaient réussi à faire plier la direction. À ceux qui lui demandaient de faire le " sale boulot ", le directeur a répondu : " Mon métier, c'est de faire du commerce, pas de faire des dossiers sur les gens. Les salariés ne sont pas mes ennemis. "

Fabio Lucci est une filiale du groupe Eram qui possède également Gémo, le groupe Tati et Gigastore. Eram appartient à la famille Biotteau, une des cent plus riches de France, qui exploite 13 000 salariés dans le monde. Sa fortune s'élève à 410 millions d'euros.

Dans la galerie marchande de Bobigny 2, plusieurs rassemblements ont déjà eu lieu devant le magasin Fabio Lucci. Les clients pouvaient entendre crier au mégaphone : " Clients de Bobigny 2, apprenez que chez Fabio Lucci, on a licencié huit personnes en les accusant de vol... Voilà comment on fait les prix les plus bas : en traînant les salariés dans la boue ! " Une publicité dont la direction se passerait bien !

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