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Turquie : Les dessous pas propres de l'appareil d'État
En Turquie, l'attentat à la bombe du 27 juillet, dans le quartier populaire de Güngören à Istanbul, qui a fait 18 morts et environ 150 blessés, a été immédiatement attribué par les autorités au PKK, le mouvement de guérilla indépendantiste kurde. Mais les suspects qui ont été arrêtés nient aussi bien leur appartenance à celui-ci que leur participation à l'attentat, et il semble bien plus probable que celui-ci émane de quelque service parallèle de l'État turc, ou d'un groupe manipulé par celui-ci et cherchant à créer une tension politique, tout comme d'ailleurs l'attentat qui a eu lieu le lendemain 28 juillet à Kirkouk, au nord de l'Irak, ville contestée et en butte aux rivalités entre dirigeants arabes, kurdes et turkmènes soutenus par la Turquie.
Au même moment les arrestations de responsables du réseau Ergenekon, formé par des membres de l'armée et de la police et responsable notamment d'attentats contre des personnalités de gauche, lèvent un coin du voile sur les agissements de ces services parallèles agissant au sein de l'État turc, ce qu'en Turquie on appelle " l'État profond ". Tout cela sur fond d'affrontement entre le gouvernement Erdogan et son parti l'AKP, dit " islamiste modéré ", et les tenants de l'armée et du camp dit " laïc ", qui ont cherché à obtenir l'interdiction de l'AKP par la Cour constitutionnelle.
Les deux articles qui suivent sont extraits du journal de nos camarades turcs de l'UCI qui éditent Sinif Mücadelesi (Lutte de Classe).