Taxe pique-nique : Une taxe de plus sur la consommation18/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2094.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxe pique-nique : Une taxe de plus sur la consommation

Borloo, le ministre de l'Écologie, veut instaurer une nouvelle taxe à la consommation sur les produits jetables tels que les couverts, les gobelets et les assiettes en plastique. Cette taxe " pique-nique " frapperait peut-être aussi les sacs en plastique, des briquets, les rasoirs, les adhésifs, etc.

Vouloir lutter contre le suremballage et le gaspillage, comme le prétend Borloo serait évidemment louable. Mais rien ne laisse croire que la taxe pique-nique ait un tel objectif.

Il existe déjà une éco-participation, en moyenne de 0,6 centime d'euro par emballage, payée par les industriels, mais répercutée sur le prix des produits. Elle a été créée en 1992 à l'initiative d'Antoine Riboud, alors à la tête de Danone. Le ministre de l'Environnement de l'époque, Brice Lalonde, lui avait complaisamment confié une mission sur le traitement des déchets. Cependant rien n'obligeait les patrons des entreprises ni à fournir aux consommateurs des emballages recyclables ni à réduire le volume de tout ce qui enrobe les produits. En moyenne, les produits qui sont vendus à un ménage génèrent aujourd'hui 10 emballages par jour mis à la poubelle, la taxe répercutée sur le ménage se monte donc à environ 6 centimes par jour, soit 1,80 euro par mois.

Les entreprises qui mettent leurs produits sous emballage versent cette taxe non pas à l'État, mais à une société anonyme créée par leurs soins, Éco-emballages, qui est censée redistribuer l'argent aux collectivités locales pour compenser les surcoûts que leur occasionne la collecte sélective des emballages. Mais en réalité le dédommagement n'est que partiel, si bien que cette collecte sélective est une des causes de l'augmentation des impôts locaux. Par l'intermédiaire d'Eco-emballages, la population paye aussi la " communication " et la publicité pour inciter à trier les déchets.

Les gouvernements précédents n'ont donc pas attendu Borloo pour mettre en place un système qui, à défaut de diminuer les emballages, élimine des euros de la poche de la population. Mais ils n'avaient pas pensé à taxer les pique-niques. Qu'à cela ne tienne. Un tel oubli est en passe d'être réparé avec cette nouvelle taxe, qui ne réglera pas grand-chose mais qui augmentera un peu plus la charge des usagers.

Partager