Surirradiés d'Épinal : Irresponsabilité privée et catastrophe publique18/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2094.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Surirradiés d'Épinal : Irresponsabilité privée et catastrophe publique

À l'hôpital d'Épinal, dans les Vosges, 5 500 malades traités pour des cancers ont été surirradiés entre 1987 et 2006. Vingt-quatre l'ont été très gravement et cinq en sont morts.

Un rapport de la Cour des comptes de Lorraine souligne que non seulement le service fonctionnait avec un seul médecin radiophysicien au lieu des deux, ce qui est légalement obligatoire, mais que, de plus, ce médecin travaillait en parallèle dans une clinique privée alors qu'il était " contractuel à temps plein de l'hôpital ". Résultat : les patients recevaient des rayons contre leurs tumeurs sans la présence d'un médecin spécialiste, ce qui est bien sûr totalement interdit.

Ce scandale met en cause l'irresponsabilité de médecins qui cumulent les activités dans le public et le privé - et les revenus qui vont avec - avec la passivité, si ce n'est la complicité de l'administration. Le rapport de la Cour des comptes explique très clairement que " la plupart des praticiens exerçant une activité libérale à l'hôpital dépassent les limites fixées par la loi ". Or dans le cadre de la radiothérapie d'Épinal, " aucun chiffre n'a pu être produit pour l'année 2002 au motif que la commission de l'activité libérale ne s'était pas réunie ". Il faut dire que ladite commission était présidée par... le chef de service de radiothérapie !

L'Agence régionale d'hospitalisation (ARH) est également mise en cause pour n'avoir pas donné suite aux messages d'alerte. Mais que voulez-vous, les ARH sont tellement occupées à fermer les petits hôpitaux...

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