SNR - Prémery (Nièvre) : Où est passé l'argent ?18/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2094.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNR - Prémery (Nièvre) : Où est passé l'argent ?

La SNR (Société Nationale de Revalorisation) de Prémery est en redressement judiciaire. Les 56 ouvriers ont eu des retards de salaire en juillet, n'ont pas été payés en août et viennent de toucher une avance pour septembre. Les ouvriers sous contrat et les intérimaires ont été licenciés.

Spécialisée dans le recyclage de l'aluminium, la SNR possède une autre usine à Saint-Arnoult-en-Yvelines, une usine menacée de fermeture car très polluante. À Prémery, l'usine existe depuis 2004 et a été montée grâce à des fonds publics : trois milliards de l'État, de l'Europe et du Conseil régional. Le terrain et le bâtiment (celui d'une ancienne usine fermée) ont été cédés pour un euro symbolique. Une exemption d'impôt était accordée pendant cinq ans. Le préfet, les élus locaux s'étaient félicités de la création de 70 emplois et vantaient les mérites du nouveau patron qui répondait à trois critères : " la création d'emplois, la non-délocalisation, et le respect de l'environnement ".

Beaucoup d'anciens de l'usine Lambiotte de Prémery, fermée en 2002, avaient ainsi pu retrouver un travail et quelques jeunes avaient été embauchés. Mais le travail était pénible, mal payé (les heures de nuit payées en heures normales) et les vapeurs d'ammoniac étaient irrespirables sans qu'aucun contrôle ait jamais eu lieu.

Avant les vacances la direction a annoncé qu'elle avait des dettes (24 millions, annonçait-elle), mais rien n'était vérifiable et l'ordinateur du comptable était bloqué pour qu'aucun contrôle ne soit possible. C'est le tribunal de Versailles qui décidait du redressement judiciaire, qui nommait un administrateur et cherchait un repreneur. Les ouvriers apprenaient également que la direction, depuis plusieurs mois, ne versait plus sa part à la mutuelle et qu'ils ne pourraient plus être remboursés (alors que leurs cotisations continuent d'être retenues chaque mois sur leur salaire).

Les travailleurs ont voulu réagir, un syndicat est en cours de constitution. Ils veulent savoir où est passé l'argent public et aussi celui qu'ils ont fait gagner à l'entreprise depuis quatre ans et pourquoi préfet et élus ne sont préoccupés de rien.

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