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- Lutte ouvrière n°2094
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Dans le monde
Si c'est lui qui le dit...
" C'est une guerre, et non une opération de police internationale ", affirme le député UMP Pierre Lellouche, contredisant le ministre de la Défense qui tentait de justifier la présence des troupes françaises en la banalisant. Et de fait, sans remettre en cause l'engagement de troupes par la France, Lellouche, co-rapporteur avec un collègue PS d'une mission parlementaire chargée d'évaluer l'opération, ne se prive pas de critiquer la stratégie de l'OTAN en Afghanistan. " C'est un échec, puisque la guerre s'amplifie dans ce pays ", déclarait-il récemment, critiquant même le commandement tricéphale des opérations, celui de l'OTAN, celui de la FIAS (la Force internationale d'assistance a la sécurité, branche de l'OTAN) et les GIs de " Liberté immuable ", nom de code immuablement... cynique de l'opération américaine elle-même.
Le résultat est, toujours selon Lellouche, qu'on ne peut soupçonner de pacifisme, " la corruption, le problème de la drogue. On a réussi à fabriquer le premier narco-État de la planète financé par l'argent du contribuable de l'OTAN. " Ce qui l'inquiète ? Il semble que ce ne soit pas vraiment le sort des habitants, frappés par milliers par les bombardements aériens, maintenus dans la misère, encore moins celui des habitantes, puisqu'il souhaite " réintégrer les talibans les plus fréquentables dans le jeu politique afghan ". Mais celles que les Occidentaux prétendaient protéger des talibans sont de plus en plus en butte à la progression de ces derniers, qui tiennent désormais des territoires de plus en plus étendus, bien au-delà du sud et de l'est du pays. Et, malheureusement, ce qui confère de plus en plus de crédit aux talibans, c'est le fait qu'ils apparaissent, au fur et à mesure de l'enlisement des troupes impérialistes dans cette guerre, comme les seules forces organisées déterminées à s'y opposer.