Renault - Le Mans : Cinq licenciés réintégrés, une claque pour la direction18/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2094.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault - Le Mans : Cinq licenciés réintégrés, une claque pour la direction

Suite à des mouvements de grève les 15 et 16 mars 2007, organisés par la CGT contre la signature d'un accord de flexibilité que voulait imposer la direction, celle-ci avait licencié pour faute lourde cinq ouvriers de l'usine Renault du Mans, donc sans paiement d'indemnités ni congés payés.

La direction les accusait de jets à tir tendu d'oeufs, de pierres et autres projectiles, sur des cadres, habillés en ouvriers, qui étaient rassemblés en contre-piquets de grève.

Des débrayages ont eu lieu pour la réintégration de ces cinq ouvriers et une action juridique a été engagée auprès des Prud'hommes. Le 16 novembre 2007, le tribunal des prud'hommes de Boulogne-Billancourt avait ordonné la réintégration de deux de ces camarades avec paiement de leur salaire depuis leur licenciement.

Cela confirmait ce qui était clairement apparu lors des audiences prud'homales de juin et septembre 2007, à savoir que la direction n'avait aucune preuve : photos floues, attestations de cadres directement sous sa coupe se contredisant les unes les autres sur les heures, les lieux, voire les faits reprochés, etc. Cela confirmait aussi que la direction avait licencié pour l'exemple afin de créer un climat de peur dans l'usine.

Mais alors pourquoi deux réintégrations, et pas cinq ? Les trois camarades encore licenciés avaient fait appel de ce jugement qui coupait la poire en deux. De son côté la direction, qui n'avait pas digéré les deux réintégrations (une première chez Renault), avait elle aussi fait appel. Et finalement, le 9 septembre dernier, la cour d'appel de Versailles a non seulement confirmé les deux premières réintégrations, mais aussi celle des trois autres salariés.

Nous ne connaissons pas encore les attendus du jugement, mais cette décision est une victoire pour ces cinq camarades que la direction avait traités de voyous et qui vont pouvoir rentrer, tous ensemble cette fois-ci, la tête haute à l'usine.

C'est une victoire aussi pour tous ceux qui ont participé aux débrayages de soutien, aux montées en car dans la région parisienne lors des différentes audiences prud'homales et qui, depuis plus d'un an et demi, arboraient le badge réclamant la réintégration des cinq. D'ailleurs, lorsque la nouvelle a été connue, cela a suscité beaucoup de joie et d'émotion dans les ateliers.

Par contre la direction vient de recevoir une claque pour ses atteintes au droit de grève, et ses sbires, qui s'étaient prêtés à ces basses manoeuvres, rasaient les murs ou étaient aux abonnés absents.

En tout cas, à l'heure où Ghosn annonce un plan de suppression de plusieurs milliers d'emplois, cela ne peut que redonner le moral à tous ceux qui refusent de se soumettre à ses mauvais coups.

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