Prime de transport facultative : Ou comment ne pas nuire au patronat18/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2094.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prime de transport facultative : Ou comment ne pas nuire au patronat

Le gouvernement a présenté le 15 septembre la prime de transport que Fillon avait annoncée au printemps 2008 quand le prix de l'essence flambait. Il se faisait fort d'aider les salariés qui voyaient leur plein d'essence ou de gazole augmenter de façon vertigineuse.

Le projet présenté par Eric Woerth, le ministre du Budget, vise à généraliser à tout le pays le dispositif en vigueur en Ile-de-France, où 50 % de la Carte orange sont remboursés aux salariés qui peuvent utiliser les transports en commun. Quant à ceux qui sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler, soit parce qu'il n'y a pas de transports en commun, soit parce que ceux-ci ne fonctionnent pas aux heures où ils vont travailler, ils pourraient toucher une prime de 200 euros par an. Cette prime serait exonérée de cotisations sociales et d'impôts pour les entreprises qui l'adopteraient.

Mais voilà, non seulement le montant de cette prime est dérisoire par rapport à la hausse de l'essence, mais en plus elle serait facultative, laissée au bon vouloir des patrons.

Or, dès le début le Medef a annoncé son refus d'accepter de payer quoi que soit pour le transport des salariés. Pendant l'été il avait boycotté les discussions à ce sujet. Le 8 septembre sa présidente Laurence Parisot déclarait que " les entreprises françaises ne peuvent pas supporter un centime d'euro de charges en plus ". Elle a récidivé le 16 septembre en estimant que le projet est une " aberration " et qu'elle ne veut entendre parler que " d'un système purement facultatif ".

Eric Woerth a reçu le message puisqu'il a trouvé " normal d'être sur le volontariat " car " on ne peut imposer cela aux entreprises ". Et d'ajouter : " On montre la direction (...). Après il y a un dialogue qui se crée au sein de l'entreprise et, si elle ne peut pas, les salariés doivent pouvoir le comprendre ".

Avec une telle détermination à respecter les intérêts des patrons, on peut prévoir que cette prime de transport, si même elle voit le jour, connaîtra le sort du chèque transport lancé en décembre 2006 par le Premier ministre de l'époque, Villepin, qui était lui aussi facultatif et que, donc, aucun patron n'a jamais utilisé.

La prime de transport de Fillon après le chèque transport de Villepin ne leur auront servi qu'à parler et à faire semblant.

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