Après la Gauche plurielle, la gauche "durable" : Mais quelle perspective pour les travailleurs ?18/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2094.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Après la Gauche plurielle, la gauche "durable" : Mais quelle perspective pour les travailleurs ?

Le premier secrétaire du Parti Socialiste, François Hollande a présenté sa visite à la fête de L'Humanité comme étant " avant tout le premier acte du rassemblement de la gauche sur des idées et des projets. Après l'Union de la gauche qui a permis la victoire de 1981, et la Gauche plurielle de 1997 ", il a affirmé la nécessité " d'inventer une nouvelle formule pour baptiser ce rassemblement. Pourquoi pas la gauche durable ? "

Nouvelle formule ? Un simple changement d'étiquette donc pour désigner une énième mouture de l'Union de la gauche. Les travailleurs n'ont vraiment rien à en attendre de bon. Bien des militants ouvriers de gauche, et en particulier bien des militants du Parti Communiste, en sont d'ailleurs convaincus car ils ont fait eux-mêmes la cuisante expérience de ces moutures précédentes.

Pourtant, même ceux-ci ne voient pas vraiment d'autre perspective politique et en sont désorientés. Car cela fait des décennies que les dirigeants des Partis Socialiste et Communiste répètent que l'unique perspective politique possible est cette participation à un gouvernement de gauche. Marie-George Buffet utilise parfois un vocabulaire qui se veut plus radical, déclarant par exemple qu'" il faut changer les choses jusqu'au bout, prendre le pouvoir pour le rendre au peuple. (...) C'est cela être révolutionnaire ". Mais elle ne fait que proposer la même politique que celle qui a déjà tant apporté de déceptions aux travailleurs.

Si la classe ouvrière a le pouvoir de changer des choses, c'est lorsqu'elle se mobilise sur ses objectifs de classe. Les travailleurs devront bien un jour arracher le pouvoir absolu aux maîtres de l'économie, ces capitalistes qui font payer leur crise par des milliers de licenciements, par les bas salaires, par la misère sur toute la planète.

Ce ne serait pas réaliste nous disent les dirigeants de gauche ! Mais que ferait le gouvernement de cette gauche " durable " face aux milliers de licenciements qu'envisagent les patrons ? Qu' a fait Jospin en 1997 face aux licenciements, face à la fermeture de Renault Vilvorde ? Rien et il a même déclaré alors qu'il n'y pouvait vraiment rien.

Mais on ne peut pas laisser sans risques majeurs les financiers continuer à gouverner la société et le monde. La révolution sociale n'est pas possible demain, ironisent les dirigeants de gauche. Mais il peut y avoir des étapes, des luttes permettant aux travailleurs de prendre confiance dans leur force et de préparer l'avenir. Et dans les luttes qui ne manqueront pas de se déclencher devant la rapacité des patrons, il sera indispensable de fixer des objectifs qui permettent de faire un pas vers le contrôle des travailleurs, de la population, sur la façon dont sont faits les choix économiques dans les grandes et les moyennes entreprises.

Changer les hommes politiques au gouvernement pour les remplacer par d'autres défendant également ce système social et économique, ne servira à rien, on en a déjà fait l'expérience. C'est d'abord de tels objectifs concrets qu'il faut donner à la mobilisation des travailleurs. Et ils ont la force de les imposer.

Partager