Lundi 8 septembre, un nouvel incident, le troisième depuis le début juillet, s'est produit à la centrale nucléaire du Tricastin, dans la Drôme, cette fois-ci lors d'une opération de déchargement du combustible usé. L'Autorité de sûreté nucléaire affirme qu'il n'y a pas de risque de contamination, les assemblages de combustible étant encore sous l'eau et le site ayant été évacué. EDF va vérifier si le combustible a été endommagé et déterminer les précautions à prendre pour le récupérer. Le responsable de la Commission de recherche indépendante sur la radioactivité (Crirad) parle, lui, d'un incident peu courant et s'étonne " de la présence de personnels sur le site lors d'une opération de déchargement du combustible irradié ".

Depuis quelque temps, les incidents se multiplient.

Il y a peu, une fuite a été signalée sur le site nucléaire de Pierrelatte, dans la Drôme, sur une tuyauterie dépendant de Comurhex, une filiale d'Areva. Selon les responsables, il n'y aurait eu que 250 grammes de matières radioactives rejetés durant un an, ce qui est peu de chose. Sans doute, mais si la fuite avait été plus importante, on ne s'en serait pas forcément rendu compte. Apparemment, un tuyau peut fuir pendant des mois, sans que cela soit détecté, et c'est évidemment inquiétant.

Une autre fuite, bien plus importante celle-là, avait déjà eu lieu chez une autre filiale d'Areva, dans la Drôme, à proximité de la centrale du Tricastin. Là, ce fut une citerne endommagée lors de travaux, sans que cela soit signalé, qui fuyait, et il a fallu un temps considérable avant que les responsables ne réagissent. Et les incidents sont en réalité assez nombreux, avec ici une irradiation du personnel, là la découverte de déchets radioactifs d'origine militaire, etc.

Et cela après que les travaux de fabrication du socle en béton de la future centrale nucléaire EPR ont été interrompus durant un mois, suite à une décision de l'Autorité de sûreté nucléaire qui avait constaté divers problèmes.

Lorsqu'on y regarde de près, on constate qu'on travaille dans le nucléaire bien souvent avec le même manque de précautions que dans l'industrie en général. Ce qui compte, ce sont les cadences, les délais à tenir, le travail vite fait même s'il est mal fait, la surveillance des installations parfois bâclée, et le reste à l'avenant.

Cela provoque une multitude d'accidents dans l'industrie, les transports, la manutention, etc. Mais c'est d'autant plus risqué lorsqu'il s'agit du nucléaire.

L'industrie atomique est dangereuse, oui bien sûr, mais mille fois plus quand elle est entre les mains des capitalistes.