Rentrée scolaire, au programme : Économies budgétaires27/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2091.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rentrée scolaire, au programme : Économies budgétaires

Pour le gouvernement, le thème affiché de la rentrée scolaire est : faire des économies. Et ce, avant tout, en supprimant par milliers des postes budgétaires, c'est-à-dire surtout des enseignants, et également des personnels éducatifs et administratifs. Tant pis pour les conséquences sur la scolarité des enfants et des adolescents, tant pis pour les conditions de travail des professeurs et agents.

Fillon et Darcos ont beau les enrober de formulations à prétention pédagogique, les suppressions de postes sont déjà massives et les prévisions sont inquiétantes. Plus de 5 000 postes supprimés à la rentrée 2007, plus de 11 000 à la rentrée 2008, 13 500 autres suppressions à la rentrée 2009, annoncées en juillet par le ministre, ce n'est apparemment qu'un avant-goût des intentions du gouvernement en matière de coupes dans les emplois à l'Éducation nationale. Rien qu'en mettant en place ce qu'il nomme la « réforme des lycées », Darcos se déclare capable « d'économiser » 16 000 à 17 000 postes en trois ans. La fédération de parents FCPE annonce en effet que les postes supprimés dans les cinq ans à venir se chiffreraient à 85 000 !

Les parents savent compter : cette politique d'économies budgétaires se traduit déjà et se traduira plus encore par des conditions d'étude dégradées. Il suffit de savoir lire, pas même entre les lignes, les annonces de Darcos dans le cadre de sa « réforme des lycées » : le « ciblage des programmes sur les fondamentaux », associé à « l'allégement des horaires des lycéens » et à « l'aide personnalisée », signifie clairement la restriction drastique des options variées, des offres de langues, des petits groupes de travail.

À l'école primaire, le « retour aux fondamentaux » se traduit déjà, à titre d'exemple, par moins d'une demi-heure hebdomadaire consacrée à l'histoire-géographie en primaire. Au collège, autre exemple, le projet de programme d'histoire de sixième évacue l'étude de l'Égypte ancienne, sujet pourtant accrocheur pour les collégiens...

Au total, même si Darcos vante « une école plus énergique, plus tonique, sans être plus coûteuse », il est évident que la diminution systématique du nombre d'adultes présents pour encadrer les élèves ne peut se faire qu'au détriment de ces derniers. Et quand le ministre prétend rentabiliser les enseignants-remplaçants, qui d'après lui ne seraient employés qu'à 80 %, il faut comprendre qu'ils seront affectés à une classe à l'année et que les enseignants malades seront de moins en moins remplacés.

Cette politique d'économies budgétaires est dénoncée depuis des mois par la majorité des personnels de l'Éducation nationale, des parents et des lycéens. Elle a déjà occasionné des journées de grève, des manifestations, des occupations d'écoles. Les victimes de cette politique, tous ceux qu'elle concerne, et ils sont nombreux, reprennent à présent le chemin des salles de classes. Celui des mobilisations devra suivre.

Partager