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- Lutte ouvrière n°2091
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Dans les entreprises
Eurocopter Marignane (Bouches-du-Rhône) : Carnets de commandes pleins, mais conditions de travail en panne
La visite du secrétaire d'État chargé de l'industrie, Luc Chatel, le mardi 26 août, a permis de nettoyer un secteur de l'usine. Tout était récuré à fond. La citronnelle remplaçait la lourde odeur habituelle de l'atelier. Tout le monde pouvait ainsi discuter des carnets de commandes archi pleins avec 14 milliards d'euros.
Mais si les ventes d'hélicoptères sont en pleine expansion, cela ne veut pas dire que les salaires, les conditions de travail et l'embauche vont bien. Au contraire !
À la chaîne Écureuil, un hélicoptère léger de quelques places qui se glisse partout, et qui sert dans les incendies de forêt par exemple, sur les 300 ouvriers, la moitié sont sous le régime de l'intérim. Dans ce secteur qui est l'un des plus productifs, les conditions de travail sont aussi les pires, et les heures supplémentaires sont « obligatoires ». Pas question de refuser.
Les appareils sont collés les uns aux autres car la production a triplé mais pas l'espace. Certains travailleurs gèrent trois appareils en continu. Ils courent d'un appareil à l'autre. S'ils sont arrêtés par une pièce qui manque, ils vont sur l'autre appareil et ainsi de suite. Cela ne décroche pas sous la férule de chefs omniprésents.
Mais le pire c'est que ce sont ces travailleurs qui doivent gérer le désordre de la production, qui va des pièces manquantes aux pièces non conformes en passant par les outils qu'il faut garder précieusement et les fiches techniques parfois absentes.
À 20 ans, l'ouvrier de base se retrouve avec les soucis d'un « responsable » sans, bien sûr, en avoir la paye.
La maîtrise s'arrange toujours pour faire retomber la responsabilité sur le dernier maillon de la chaîne, celui qui trime.