Pour tenter de limiter le mécontentement suscité par l'augmentation des prix du gaz et de l'électricité, le gouvernement a annoncé qu'il allait élargir le dispositif des aides accordées aux plus pauvres pour leur permettre de payer leurs factures. Mais en prenant toujours plus dans la poche des usagers.

En effet, depuis trois ans, une partie de la contribution au service public de l'électricité (CSPE) prélevée sur l'ensemble des factures des consommateurs sert à financer l'aide aux familles les plus pauvres sous la forme d'un tarif dit " de première nécessité ". Environ 650 000 familles ayant des ressources annuelles inférieures à 460 euros par mois voient ainsi leurs factures réduites de 30 à 50 % sur les 100 premiers kilowattheures mensuels.

Le gouvernement prévoit d'élargir ce dispositif en portant le plafond de ressources à 645 euros mensuels, ce qui devrait porter le nombre des bénéficiaires potentiels du tarif spécial pour l'électricité à 2 millions de foyers. Dans le même temps, un tarif spécial est créé pour le gaz. Les personnes bénéficiant de la CMU et se chauffant au gaz naturel (environ 1,1 million de personnes) devraient voir leur facture allégée d'un montant pouvant aller jusqu'à 118 euros.

Compte tenu des conditions imposées pour bénéficier de ces tarifs allégés, ce dispositif n'aura qu'une portée limitée, et sans commune mesure avec l'augmentation de la facture de tous les usagers. Mais surtout, le gouvernement n'envisage de débloquer aucun budget pour financer le coût de ce nouveau dispositif, évalué à 110 millions pour l'électricité et à 40 millions pour le gaz. Comme le précédent, il sera donc intégralement financé par les usagers.