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- Lutte ouvrière n°2089
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Dans les entreprises
Snecma - Gennevilliers (92) : Non aux sanctions !
Le 17 juillet dernier, la direction de la Snecma Gennevilliers signifiait son licenciement à un jeune salarié de 30 ans, sous prétexte d'absences injustifiées sur une période de deux mois. Ce jeune, fragilisé et dépressif ces derniers temps, n'avait même pas été mis en garde par sa maîtrise durant toute cette période. La décision de licenciement tombait comme un couperet, sans aucun avertissement préalable.
La direction avait attendu le moment le plus propice pour signifier le licenciement, en vérifiant sur le listing du personnel le moment où l'usine comptait le moins de monde. Mais tout cela indigna les travailleurs et, en pleine période de congés, un mouvement de solidarité s'est organisé et dure depuis la mi-juillet, mobilisant lors de débrayages jusqu'à 200 salariés.
Aujourd'hui, ne parvenant pas à endiguer le mouvement de protestation, la direction a choisi l'escalade dans la répression. Elle a ainsi envoyé à une dizaine de militants syndicalistes, parmi lesquels se trouvent des dirigeants de la CGT et de la CFDT, des lettres recommandées pour un entretien préalable en vue de sanctions disciplinaires.
La direction prend prétexte de l'occupation du bâtiment administratif le 21 juillet dernier, qu'elle apparente à une prise en otage du directeur de l'usine, alors que ce dernier s'est lui-même retranché dans son bureau en refermant à clef derrière lui la porte de son couloir. Les gardes mobiles qui sont intervenus massivement le soir du 21 juillet pour " libérer " le prétendu otage, ont bien dû constater qu'aucun salarié ne retenait le directeur dans son bureau.
Cette offensive de la direction contre les militants les plus en vue de la CGT et de la CFDT intervient après la grève de février dernier pour les 150 euros. Certes, les acquis pour les grévistes n'ont été que partiels, mais leur détermination, le rôle moteur qu'à joué l'usine de Gennevilliers vis-à-vis de l'ensemble du groupe, sont restés en travers de la gorge de bien des dirigeants de la Snecma et du groupe Safran auquel elle est rattachée.
Aujourd'hui la direction cherche en quelque sorte à se venger, à intimider par tous les moyens. Cette offensive s'inscrit au moment précis où la Snecma voudrait faire accepter des changements brutaux sous prétexte de restructurations. Il y a quelques mois le numéro deux du groupe Safran déclarait dans la presse que " les salariés n'ont pas encore mesuré toutes les conséquences de ce tournant ".
Lundi 11 et mardi 12 août devaient se tenir les premiers entretiens préalables. À l'appel de la CGT et de la CFDT, des débrayages ont eu lieu pour soutenir les camarades menacés. Dans ses lettres de convocation, la direction cite un article du code du travail justifiant que la sanction infligée soit une mesure supérieure à l'avertissement pouvant aller jusqu'au licenciement. C'est tout cela qui rend nécessaire une très forte mobilisation pour empêcher la direction d'accomplir ses basses besognes. Le représentant de la direction générale présent aux entretiens préalables a dit que les événements du 21 juillet étaient " inadmissibles et intolérables ". Mais les salariés qui refusent des sanctions montrent qu'ils les jugent, eux, tout aussi " inadmissibles et intolérables " !
En septembre, au retour des congés, la rentrée risque d'être chaude !