Pour une riposte du monde du travail15/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2089.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pour une riposte du monde du travail

Si le temps ne s'est guère montré favorable pour beaucoup en ce mois d'août, Sarkozy et son gouvernement nous préparent un très sale temps.

Des mesures déjà adoptées, comme la remise en cause de fait des 35 heures, vont être appliquées ; et ainsi, désormais, chaque patron ou chaque direction d'entreprise pourra " négocier " la durée du travail. Ou encore l'augmentation de la durée de cotisation nécessaire pour avoir droit à une retraite à taux plein. Mais à celles-ci vont s'ajouter d'autres mesures déjà programmées, qui toutes s'inscrivent dans une logique de remise en cause des protections qui restaient encore aux salariés.

Le voilà, le chantier principal de ce gouvernement : des grands travaux de démolition systématique de toutes les entraves qui limitent encore, peu ou prou, le droit des patrons à licencier quand ils ont décidé de le faire, sans autre motif que la situation des carnets de commande, et celui d'embaucher et de débaucher quand ils le désirent. C'est le sens d'une mesure, déjà décidée certes, qui rallonge la période d'essai, passant désormais à deux mois pour les ouvriers, à trois mois pour les techniciens et à quatre mois pour les cadres ; des périodes renouvelables une fois, quand il y aura un accord dans la branche concernée, ce qui retardera d'autant l'embauche en fixe. Une telle mesure ne prépare-t-elle pas la mise en place d'une précarité généralisée ? En tout cas, les patrons en rêvent à haute voix. Et comme le gouvernement est aux petits soins pour eux...

Oui, le gouvernement a son plan !

Mais dans ce plan, il y a un facteur qu'il ne maîtrise pas : la capacité des salariés à réagir. Des réactions ont déjà eu lieu dans les mois passés ; elles étaient certes limitées à une entreprise, à une corporation. La plupart d'entre elles n'ont pas réussi à faire reculer les patrons ni le gouvernement, mais elles les ont quand même inquiétés. Car elles ont montré que les capacités du monde du travail restaient intactes. Face aux projets annoncés du gouvernement, il aurait été souhaitable que les organisations qui se prétendent au service des salariés annoncent qu'elles aussi avaient un plan qui permette de faire pièce à l'offensive de la droite et du patronat, et qui prépare à la contre-offensive. Elles ne le font pas. C'est regrettable, mais guère surprenant.

Finalement, le meilleur ferment de la riposte pourraient bien être la droite et le patronat qui, parce qu'ils se croient désormais tout permis, multiplient les mauvais coups. À un moment ou à un autre - le plus tôt sera le mieux - leur arrogance peut provoquer des réactions qui s'étendront à l'ensemble du monde du travail.

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