L'effondrement de l'URSS en 1991 a donné lieu à un éclatement complet des différentes républiques qui la composaient, dont la Géorgie qui était devenue indépendante en 1990. Partout les potentats locaux ont usé du nationalisme, voire du micro-nationalisme, pour asseoir leur pouvoir.

À cheval sur la chaîne montagneuse du Caucase, l'Ossétie est divisée en deux entités. L'une, l'Ossétie du Nord, est rattachée à l'actuelle Fédération de Russie et l'autre, l'Ossétie du Sud (70 000 habitants), s'est proclamée indépendante en 1990, ce que la Géorgie conteste depuis.

En 1992, après un conflit armé avec la Géorgie, les Ossètes du Sud se sont prononcés par référendum à 99,75 % pour leur indépendance. Depuis 2002, la Russie leur a donné un passeport russe et 1 000 soldats russes sont présents en permanence. En novembre 2006, les Ossètes du Sud ont de nouveau voté pour l'indépendance et même pour le rattachement à l'Ossétie du Nord, ce qui tend les relations avec la Géorgie.

Le président de la Géorgie, Saakachvili, élu en 2004, souhaite garder l'Ossétie du Sud dans la Géorgie. En menant ces jours-ci une nouvelle offensive militaire contre l'Ossétie du Sud, peut-être comptait-il ressouder le pays, opposition comprise, autour de son pouvoir qui est fortement contesté.

Cette situation n'est pas isolée dans l'ex-URSS. Elle est sensiblement la même dans la République d'Abkhazie (200 000 habitants) qui s'est proclamée indépendante de la Géorgie en 1992. Et dans ce cas, le conflit armé avec la Géorgie entre 1992 et 1993 s'étant terminé par la victoire des Abkhazes, soutenus militairement par la Russie, 200 000 Géorgiens ont alors été expulsés du pays. Depuis 1994, 3 000 soldats russes sont stationnés en Abkhazie.

Que ce soit en Ossétie du Sud ou en Abkhazie, les intérêts des populations sont loin des calculs politiques des politiciens locaux comme des dirigeants géorgiens, russes ou occidentaux.