Si le prix de l'essence semble faire une pause dans sa progression, cela risque bien d'être passager. Au mois de juillet, l'augmentation des prix a battu un record : un institut de statistique européen, Eurostat, l'a estimé à 4,1 % dans l'ensemble de la zone euro.

On nous présente l'inflation comme une fatalité, mais il y a toute une chaîne de patrons profiteurs qui, chacun à leur tour, répercutent la hausse des prix. Si leurs fournitures augmentent, en retour, ils augmentent les prix de leurs produits finis. Et ainsi ils peuvent maintenir, voire accroître, leurs profits.

Il y a quelques jours, des grandes multinationales qui produisent des lessives, des produits d'entretien ou encore des produits de beauté, comme Unilever, Procter & Gamble ou Henkel, ont annoncé qu'elles allaient augmenter les prix de leurs produits. Ces groupes sont des géants du secteur. Derrière eux, il y des marques comme Mir, Le Chat, Diadermine, Fa, Ariel, Pampers, Pantene, Gillette,... Le prétexte invoqué est la hausse du pétrole utilisé pour la fabrication de ces produits.

Ces grands groupes ont présenté l'augmentation de leurs prix comme si leur situation financière les y acculait. Mais en réalité leurs affaires tournent très bien : Procter & Gamble, le leader mondial, vient d'annoncer il y a à peine quelques jours un bénéfice net annuel en augmentation de 17 %.

S'il est vrai que les causes de l'inflation sont diverses et que l'inflation est un phénomène mondial, les patrons ont les moyens d'y échapper, et eux s'en sortent avec profit. Il n'y a que les salariés, les chômeurs ou les retraités, dont les salaires ou les pensions stagnent, qui ne peuvent que payer la note.

Pour que les travailleurs se protègent de la valse des étiquettes, le seul moyen est d'imposer que les salaires suivent l'évolution des prix.