Semestre après semestre, ArcelorMittal n'en finit pas d'exploser la progression de ses bénéfices : pour les six premiers mois de 2008, dépassant toutes les attentes, son bénéfice net s'est élevé à 5,3 milliards d'euros, en hausse de 31 %. Le premier semestre 2007 avait déjà été marqué par une hausse de 45 % et le patron du groupe, Lakshmi Mittal, s'attend à une nouvelle année record en 2008.

ArcelorMittal profite à plein de la hausse vertigineuse du cours de l'acier, 66 % cette année. Elle est due à une pénurie d'acier dans le monde, liée au manque d'investissements dans ce secteur. Un manque d'investissements qui s'est traduit par la fermeture de complexes sidérurgiques entiers en Europe ces trente dernières années. Les trusts - ou les États, comme en France où la sidérurgie fut nationalisée de 1982 à 1995 - ont préféré fermer que moderniser de nombreuses installations, à une époque où la conjoncture était basse. Avec des dizaines de milliers de suppressions d'emplois qui ont dévasté des régions entières comme le Nord ou la Lorraine.

Maintenant que la conjoncture est haute, dans cette économie anarchique qu'est l'économie capitaliste, les patrons en profitent à plein en engrangeant des super-bénéfices. Car leur problème n'est pas de produire l'acier dont l'humanité a besoin, mais des profits pour leurs actionnaires.

D'ailleurs, ArcelorMittal continue de supprimer des capacités de production, comme l'aciérie électrique de Gandrange où il est en train de liquider 600 emplois directs. Pénurie d'acier et prix élevés pour le consommateur font le bonheur des magnats de la sidérurgie.

ArcelorMittal profite également de l'envolée du prix des matières premières, directement avec la hausse des cours de l'acier, mais aussi du fait que le groupe possède d'importantes mines de fer et de charbon aux quatre coins de la planète.

Lakshmi Mittal, première fortune de Grande-Bretagne, 35 milliards d'euros, en progression de 10,7 milliards par rapport à l'an dernier et cinquième fortune de la planète, avait acquis il y a un an un petit château à Londres. Une transaction record dans l'immobilier : 147 millions d'euros !

Mais ce record a été battu cette semaine par la vente de la villa Léopolda sur la Côte-d'Azur, pour un montant astronomique de... 500 millions d'euros. Le monde des très riches va très bien.