États-Unis - Crise de l'immobilier : Bush au secours des banques06/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2088.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis - Crise de l'immobilier : Bush au secours des banques

Le président américain, George Bush, a signé, le 30 juillet, un plan dit de sauvetage de l'immobilier mettant en oeuvre des centaines de milliards de dollars. Ce plan aurait prétendument pour but de venir en aide aux familles ruinées et dans l'incapacité de rembourser leurs emprunts immobiliers. Mais en fait, il s'agit avant tout pour Bush de soutenir le secteur immobilier en pleine crise et, adossé à lui, le secteur bancaire déjà ébranlé à différentes reprises.

Chaque jour, 8 400 nouvelles familles se déclarent ainsi en faillite et viennent rejoindre la masse des 2,2 millions de petits propriétaires ayant perdu leur demeure. Et ce n'est pas tout, car le nombre d'Américains qui pourraient perdre leur maison d'ici 2009, du fait d'une saisie par les banques, est estimé à près de trois millions ! Pour tous ceux-là, une provision de 4 milliards de dollars sera mise à disposition des collectivités locales pour racheter et remettre en état des maisons saisies.

L'administration Bush a par ailleurs créé un fonds doté de 300 milliards de dollars qui permettrait aux banques de rééchelonner la dette des propriétaires pris à la gorge. Ces fonds seront mis à disposition des banques qui les géreront comme elles l'entendront...

Mais surtout, le plan vise à venir en aide à des organismes financiers privés dits de refinancements hypothécaires, Fannie Mae et Freddie Mac. À eux deux, ils détiennent ou garantissent 5 200 milliards de dollars de créances hypothécaires soit près de la moitié du crédit immobilier américain. Or, en une semaine, leurs actions ont perdu 50 % de leur valeur, et le total de leurs pertes depuis juin s'élèverait à 11 milliards de dollars. Pour les renforcer et les sécuriser, le plan de Bush autorise le Trésor à acheter des actions de ces deux organismes ou à leur prêter plus d'argent.

Certains parlementaires, surtout parmi les Républicains, étaient hostiles à ce que l'État intervienne ainsi, défendant le laisser-faire du marché libre et dénonçant ces mesures comme un encouragement aux mauvais payeurs, voire comme étant un exemple de « socialisme » !

Mais la réalité est tout autre. Par ces temps de crise, l'économie capitaliste ne peut perdurer sans les aides des États et de leurs banques centrales. Une façon de souligner que si, dans ce monde, il y a des assistés, ce sont en tout premier lieu les capitalistes.

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