Saint-Gobain, un des cents premiers groupes industriels mondiaux, tout puissant dans la production et la distribution de matériaux pour la construction en particulier de matériaux de haute performance, et premier verrier mondial, ne fait pas prendre de risques à ses actionnaires.

Son chiffre d'affaires est en hausse. D'après ses dirigeants « tous les pôles voient leurs ventes progresser », mais cela ne les empêche pas d'anticiper sur d'éventuelles pertes possibles. C'est ainsi qu'ils ont annoncé, en même temps que leur bilan, l'amplification des programmes de « réduction des coûts » qu'ils envisagent de mettre en place dans plusieurs pays.

En clair, les travailleurs feront les frais de ce plan d'économies qui devrait se traduire par une réduction d'effectifs de 6 000 personnes, dont 4 000 en Espagne, aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Pendant ce temps, l'action est en hausse et les journaux économiques parlent de rumeurs d'opérations boursières - opérations qui s'accompagnent le plus souvent de restructurations entraînant des suppressions d'effectifs et des pressions pour faire travailler plus et baisser les salaires ; bref des économies sur le dos des salariés.

Cette histoire ressemble à bien d'autres. Bien des groupes capitalistes parmi les plus puissants qui décident du sort du monde ont sans doute bien d'autres plans de ce type dans leurs tiroirs. Des plans qu'ils nous annonceront au dernier moment, pour tenter d'éviter les réactions du monde du travail. Alors comment ne pas penser que ce devrait être un droit pour la population d'avoir accès à la comptabilité de ces gens-là, de connaître leurs projets et d'interdire les licenciements dans toutes les entreprises qui font des profits ?