Renault - Cléon (Seine-Maritime) : Les travailleurs n'ont pas à subir les aléas de la production30/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2087.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault - Cléon (Seine-Maritime) : Les travailleurs n'ont pas à subir les aléas de la production

Vendredi 25 juillet, le dernier jour de travail avant les départs en congés pour de nombreux travailleurs de l'usine Renault de Cléon, tous les salariés étaient conviés à tour de rôle dans la grande salle de réunion pour écouter la parole du « président » Ghosn, retransmise par les hauts cadres locaux.

Après que les chefs de départements nous eurent rapidement présenté les résultats de Renault pour le premier semestre, en passant très rapidement sur l'augmentation de 36,7 % des bénéfices, ils ont annoncé de façon larmoyante que Renault était entré dans une zone de tempêtes qui obligeait la haute direction à réagir rapidement pour sauver ce qui peut l'être... mais en tout cas pas les emplois.

Les discours étaient émaillés de petits et même de gros mensonges, comme celui où la direction affirmait qu'il n'y aurait pas de perte d'emplois pour les travailleurs de production, alors même que tout le monde savait qu'une équipe serait supprimée à l'usine de Sandouville, soit au moins 1 000 emplois en production.

Le soir même, dans les ateliers de Cléon, une heure avant le départ en congés, le ton avait déjà changé. Des chefs ont réuni des travailleurs de certains secteurs pour leur annoncer qu'il y aurait du monde « en trop » à la rentrée, dont les 390 intérimaires qui ne seront pas repris.

Toutes les réunions ont été le plus souvent écourtées pour éviter aux membres de l'encadrement d'avoir à répondre aux critiques que certains travailleurs exprimaient ouvertement. Et ce ne sont pas les critiques qui manquaient, d'autant que pour tous il ne fait aucun doute que Renault a les reins très solides

Alors, même si la situation devenait un peu moins florissante, les milliards en réserve devraient être là pour y faire face. Les travailleurs n'ont pas, eux, à en payer les conséquences.

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