La « chasse aux privilèges » se trompe de cible30/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2087.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La « chasse aux privilèges » se trompe de cible

L'Urssaf, organisme collecteur des cotisations patronales et salariales destinées à alimenter la Sécurité sociale, veut soumettre à cotisation certains avantages accordés par exemple aux salariés de la SNCF, d'Air France, d'EDF et de Gaz de France.

Se référant à des arrêtés datant de 2002 sur les avantages en nature, l'Urssaf considère que les billets à prix réduits que les salariés d'Air France et leur famille peuvent se procurer quand ils trouvent des places disponibles, la carte de circulation gratuite dont disposent les salariés de la SNCF, hors réservation TGV, et les réductions sur les abonnements et la consommation d'électricité et de gaz des salariés d'EDF et de GDF, doivent donner lieu à cotisation.

L'Urssaf est bien incapable de chiffrer la recette qu'elle espère en tirer. Mais elle désigne ainsi à l'opinion publique les travailleurs de ces entreprises comme étant des privilégiés. Elle oublie de préciser que ces prétendus « avantages » en nature font, pour les travailleurs concernés, partie intégrante des contrats de travail, compensant en quelque sorte la faiblesse de leurs salaires.

En revanche, il existe de vrais privilégiés, auxquels l'Urssaf n'a nullement l'intention de s'attaquer et qui sont presque totalement exonérés de cotisations sociales sur leurs stock-options : les PDG et directeurs de sociétés, qu'un récent rapport de la Cour des comptes rendait responsables pour trois milliards environ du manque à gagner sur les recettes. Quant aux plus gros privilégiés, les patrons eux-mêmes, sous prétexte de lutte contre le chômage, toute une batterie d'allégements de cotisations leur est accordée, estimée à pas moins de 30 milliards d'euros pour 2008 !

Voilà les allégements qui creusent un vrai « trou » dans le budget de la Sécurité sociale.

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