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Leur société
Réforme des lycées : E gouvernement renforce les inégalités
La semaine dernière, le ministre de l'Enseignement Xavier Darcos a confirmé, en les précisant, les orientations de la réforme du lycée annoncée au mois de juin dernier par Sarkozy.
Dès la rentrée 2009, en plus des cours d'enseignement général, les élèves de seconde auraient à choisir trois ou quatre cours appelés « complémentaires » ou « modules », consacrés à la découverte de nouvelles matières ou au renforcement de matières générales déjà étudiées, avec la possibilité d'en changer en cours d'année. Le tout sera accompagné d'un certain nombre d'heures dites d'encadrement ou de soutien, censées apprendre aux élèves le travail en autonomie.
Par ailleurs, l'année ne serait plus divisée en trimestres mais en semestres, comme dans les universités. Les emplois du temps des classes de première devraient être modifiés pour la rentrée 2010, ceux de la terminale pour la rentrée 2011, l'objectif étant d'augmenter le nombre d'heures de modules, qui passeraient de 25 % du temps scolaire en classe de seconde, à 45 % en première, tandis que les heures consacrées aux matières générales passeraient respectivement de 60 % à 45 % de ce temps.
Le gouvernement prétend qu'avec le développement des modules la scolarité s'adaptera davantage à chaque élève, qu'elle le rendra plus à même de choisir son orientation.
Lors de la présentation de la réforme aux cadres de l'Éducation nationale le 2 juin dernier, Sarkozy avait prétendu que le lycéen pourrait rien moins que « construire un parcours qui lui ressemble ». De telles déclarations ne manquent pas de sel quand on sait que, par mesures d'économies, le recrutement de conseillers d'orientation est passé de 240 postes créés en 2000, à 56 postes prévus pour la rentrée de septembre prochain, avec en outre 300 départs à la retraite attendus.
L'objectif réel de la réforme Sarkozy-Darcos est en fait de diminuer le nombre d'heures consacrées à l'enseignement général. En conséquence de quoi, ce sont les enfants des milieux populaires qui seront les plus désavantagés, d'autant qu'une plus grande autonomie des établissements en matière pédagogique est envisagée et que les offres de cours, les modules, pourraient varier d'un établissement à l'autre.
La réforme imposée par le gouvernement devrait donc aboutir à un renforcement des parcours déjà différenciés selon les origines sociales des élèves.