Marina Petrella, une ancienne membre des Brigades Rouges, est menacée depuis juin d'être extradée vers l'Italie. Condamnée en 1982 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir participé à un attentat dans lequel un commissaire de police avait été tué, elle s'était réfugiée en France, bénéficiant de l'accueil accordé par Mitterrand aux ex-brigadistes en rupture avec la politique d'actions armées.

En août 2007 Marina Petrella a été arrêtée, et en juin 2008 Fillon a signé un décret d'extradition. Un recours suspensif a été déposé devant le Conseil d'État. Marina Petrella est actuellement détenue à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes où elle mène une quasi-grève de la faim. Pour ses médecins, son état de santé est préoccupant : elle est en « grande dénutrition », s'alimente très peu et ne pèse plus que 39 kg, ce qui s'apparente à un « abandon de vie ». Vendredi 18 juillet elle a dû être perfusée et ses médecins réclament son transfert dans un hôpital.

Avant Marina Petrella, d'autres ex-brigadistes ont été extradés, au mépris des engagements pris par le gouvernement français. En 2002 c'était Paolo Persichetti, professeur à l'université de Paris-VIII. En 2004 le gouvernement Raffarin, dont Sarkozy était ministre de l'Intérieur, expulsait l'écrivain Cesare Battisti, qui prit la fuite au Brésil où il est actuellement emprisonné, attendant son extradition vers l'Italie.

Sarkozy, aujourd'hui président, poursuit la même politique, y ajoutant simplement un peu plus d'hypocrisie. Car, dans le même temps où il expulsait Marina Petrella, il demandait à Berlusconi, le président du Conseil italien, qu'elle soit grâciée dès que possible. Lors de la libération d'Ingrid Bettancourt, Sarkozy adressait un message aux FARC, leur promettant l'asile pour « tous ceux qui accepteraient de renoncer à la lutte armée »... L'exemple des ex-brigadistes italiens montre tout simplement que les promesses d'un Sarkozy ne valent rien !

Marina Petrella doit être soignée dans un hôpital et elle ne doit pas être extradée !