Un de nos collègues a été convoqué le vendredi 11 juillet à un entretien préalable avant son licenciement, au cours duquel sa hiérarchie lui a fait des reproches d'ordre professionnel.

Il avait déjà tenu tête plusieurs fois à sa chef qui a la réputation de ne pas supporter la moindre contestation. C'est un syndicaliste actif dans l'entreprise qui avait exercé jusqu'à l'an dernier plusieurs mandats d'élu au comité d'entreprise. La direction a profité que sa protection d'élu tombait pour engager une procédure de licenciement, pratique jusqu'à présent inhabituelle dans l'entreprise.

Durant la semaine qui a précédé l'entretien, nous avons débrayé chaque jour pour en demander l'annulation. La participation a oscillé entre 150 et 300 personnes, ce qui est important sur les 900 salariés que compte l'entreprise et une bonne partie est déjà partie en vacances. Trois cent soixante signatures ont par ailleurs été recueillies pour une pétition remise à la direction. Une seconde pétition a aussi été signée par ceux qui ont eu des relations professionnelles directes avec ce collègue. La direction a ainsi pu mesurer la profondeur de l'indignation et du dégoût que ses méthodes inspirent.

Le sentiment largement partagé par les travailleurs de l'entreprise est que, si la direction s'en prend à ce collègue pour des motifs professionnels, alors elle peut s'en prendre à n'importe quel autre travailleur. C'est ce que pensent aussi de nombreux cadres puisqu'un salarié qui avait des responsabilités techniques importantes, et plutôt bien vu jusqu'à présent, a été convoqué le même jour pour un entretien préalable à son licenciement.

Ces faits interviennent au moment où la direction a annoncé 37 suppressions d'emplois. Elle espérait peut-être par ces licenciements individuels impressionner et préparer le terrain pour d'autres sales coups. Elle sait désormais qu'elle devra compter avec la détermination des salariés à ne pas se laisser faire.