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Leur société
Vincennes : Le centre de la honte a brûlé
Frédéric Lefebvre, porte parole de l'UMP et député des Hauts-de-Seine, a trouvé les responsables de l'incendie du centre de rétention de Vincennes dimanche 22 juin : ce sont les associations humanitaires qui défendent les droits des sans-papiers ! « Il n'est pas tolérable que des collectifs, type RESF (Réseau éducation sans frontières) viennent faire des provocations aux abords de ces centres, au risque de mettre en danger des étrangers retenus. »
Et l'UMP de demander que dans l'affaire de Vincennes toutes les conséquences judiciaires soient tirées contre les collectifs et RESF. Pour ces gens-là, ce n'est pas la privation de liberté qui engendre la révolte, mais les associations d'aide ; tout comme ce sont les agitateurs syndicalistes qui provoquent les grèves, et pas les bas salaires !
En réalité, ce sont les politiques anti-immigrés de l'UMP, de Sarkozy et d'Hortefeux, leur course aux quotas d'expulsions, qui sont responsables de la situation qui a mené à l'incendie du dimanche 22 juin.
Dans ce centre s'entassaient environ 280 personnes désespérées. Des personnes raflées quelques jours avant à leur travail ou dans le métro, menacées d'expulsion manu militari, souvent après des années de présence en France et des demandes de régularisation n'aboutissant pas ou des cartes de séjour non renouvelées ; souvent en laissant ici leurs familles, parfois leurs enfants.
La Cimade (Comité intermouvements auprès des évacués), seule organisation humanitaire autorisée à visiter les détenus, dénonce depuis des mois les conditions de détention dans ce centre, la mauvaise hygiène et les brutalités policières. Le désespoir, les grèves de la faim, les tentatives de suicide, les automutilations s'y multiplient. Ces violences existent dans tous les centres de rétention.
La veille de l'incendie, Belkacem Souli, un ressortissant tunisien de 41 ans, est décédé. Le MRAP exige qu'une commission indépendante enquête sur cette mort brutale, sur les raisons du retard de deux heures dans l'arrivée des secours. Les détenus ont allumé des feux pour protester et pour que la situation soit connue à l'extérieur.
Le Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, le plus grand de France, était une véritable usine à expulsions : en 2007, plus de 5 000 personnes y ont été emprisonnées. Il y avait pire que sa destruction : son existence. Ce sont les 27 centres de rétention qui devraient fermer.
La chasse aux migrants doit cesser, tous les sans-papiers et leurs familles qui vivent et travaillent ici et en Europe doivent être régularisés !