- Accueil
- Lutte ouvrière n°2082
- « Pôles de compétitivité » : Vers un repartage du magot ?
Leur société
« Pôles de compétitivité » : Vers un repartage du magot ?
À la demande du gouvernement, une étude vient d'être réalisée par deux cabinets privés sur les « pôles de compétitivité ». Ces « pôles », répartis entre différentes grandes agglomérations, associent des centres de recherche à des entreprises privées. Celles-ci se voient ouvrir le droit à des subventions ainsi qu'à des exonérations fiscales et des allégements de charges sociales : 1,5 milliard d'euros en trois ans. C'est l'un des multiples canaux par lesquels l'argent passe des caisses de l'État à celles du patronat.
Les aides, prévues par le gouvernement Raffarin, avaient commencé à être distribuées par le gouvernement Villepin, qui lui a succédé. Après son élection, Sarkozy avait annoncé son intention de « pérenniser » et « renforcer » au-delà de 2008 le soutien financier de l'État à ces pôles, après une « évaluation précise ». L'étude qui en ressort ne précise rien sur la façon dont l'argent public a été partagé entre les différents groupes qui émargent à des pôles de compétitivité : Thales, Veolia, Suez, Auchan, l'Union des industries chimiques (Total et autres), les groupes de l'automobile, de l'aéronautique, du nucléaire, etc. Il est simplement question d'un nouveau partage : 13 pôles sur les 71 existants pourraient être supprimés, les autres pôles se partageant la totalité des aides de l'État.
Les raisons avancées par cette étude pour continuer à distribuer de l'argent public sont floues : le dispositif « semble suffisamment prometteur pour être maintenu dans ses grands principes ». Cependant, il « est encore trop tôt pour évaluer l'impact du dispositif sur l'innovation et l'emploi » ! Mais ce ne sera pas la première fois que les subventions distribuées sous prétexte de lutte contre le chômage n'aboutissent pas à des emplois. C'est en général la règle.