- Accueil
- Lutte ouvrière n°2082
- Les petites mains du Parlement : Du sur mesure pour le grand patronat
Leur société
Les petites mains du Parlement : Du sur mesure pour le grand patronat
Les apparences sont trompeuses. Ainsi on aurait tort de croire que de nombreux députés et sénateurs partagent leur temps entre la lecture des journaux, la sieste et les discours stéréotypés. Ils leur arrive aussi d'élaborer des lois, précises et efficaces, à la satisfaction complète de ceux qui les ont commandées.
Par exemple le Sénat mettra mercredi 25 juin la dernière main à la loi généralisant les Partenariats-Public-Privé (PPP). Cette loi, qui a demandé des années de travail et discussions pour être conforme à la Constitution et au droit des marchés publics, permettra à n'importe quelle collectivité territoriale ou organisme public de concéder, sous des conditions minimes, la construction, la maintenance et la gestion d'un équipement (prison, école, hôpital, autoroute, pont etc.). Le projet entier devant être placé sous une seule autorité, en pratique seuls les géants du bâtiment, Bouygues, Eiffage et Vinci, seront sur les rangs. Ils sont donc les premiers bénéficiaires des PPP.
De même les députés ont voté le 10 juin un amendement qui modifie la loi anticoncentration de 1986 sur la liberté de l'information. Cet amendement permettra à des actionnaires privés de détenir jusqu'à 100 % du capital d'une chaîne de la TNT, tant que celle-ci ne dépassera pas 8 % d'audience nationale. Le seuil était auparavant de 2 % d'audience. Mais qui d'autre que Bouygues (TF1 et son groupe), Bolloré (Direct 8) ou Lagardère (Virgin) peut détenir, ou essayer de détenir, des chaînes de télévision de cette envergure ?
Du cousu main, ces lois !