Allocation de rentrée scolaire : Le compte n'y est pas26/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2082.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Allocation de rentrée scolaire : Le compte n'y est pas

La secrétaire d'État à la Famille, Nadine Morano, s'est félicitée d'avoir obtenu du Premier ministre une augmentation de l'allocation de rentrée scolaire (ARS) pour les collégiens et les lycéens.

Faire passer cette banale annonce d'une décision prise entre compères pour le résultat d'une dure négociation fait sourire. Son contenu est beaucoup moins drôle. Cette allocation, dont bénéficient chaque année depuis 1974 les élèves des écoles primaires, des collèges et des lycées, sous condition de ressources des familles, grosso modo les non imposables, sera différenciée à la prochaine rentrée. Au lieu des 272 euros versés en 2007, les collégiens recevront en août 287 euros, soit 15 euros de plus, et les lycéens, 297 euros, 25 de plus. Pour les écoliers du primaire, rien ne changera.

Il n'est pas même besoin d'une calculette pour se rendre compte que ces derniers, pour le moins, vont y perdre. Tous les prix ont augmenté et ceux des fournitures scolaires déjà répertoriées sur internet ont flambé : les prix de certains, cahiers et gommes, sont parfois multipliés par trois, les crayons de couleur par deux, d'autres coûtent 60 % à 83 % de plus. Les prix des vêtements, qui constituent aussi une dépense incontournable de la rentrée, sont presque tous en hausse. Pour les enfants du primaire, la non-augmentation de l'ARS signifie donc une baisse des ressources ; pour les collégiens et pour les lycéens, les 15 ou 25 euros supplémentaires formellement attribués ne permettront pas non plus de faire face à l'augmentation des dépenses.

De plus, pour tous, comme l'ont immédiatement dénoncé des associations de familles, les 50 millions « obtenus » par Nadine Morano sont à mettre en rapport avec les quelque 200 ou 250 millions économisés grâce au changement du mode de versement des allocations familiales depuis le 1er mai. En effet, au lieu de se voir majorée à 11 ans de 33 euros, puis à nouveau à 16 ans de 59 euros, l'allocation versée par enfant aux familles - de deux enfants au moins - ne connaît plus qu'une majoration unique de 59 euros à l'âge de 14 ans.

Ce gouvernement est peut-être fort en effets d'annonce, mais il est cancre en calcul des prix et surtout hors classe en matière de mépris des conditions de vie de la population.

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