NMPP : Le conflit continue18/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2081.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

NMPP : Le conflit continue

La direction des NMPP (Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne) a prévu de mettre en place un plan de destruction du système coopératif de distribution de la presse. Ce plan Défi 2010 prévoit la suppression de 350 emplois aux NMPP, la fermeture de centres de traitement du groupage des publications et la précarisation des emplois dans ce secteur.

Alors que, depuis plusieurs semaines, un grand silence médiatique pèse autour de la lutte des travailleurs des NMPP, la seule allusion à ce conflit majeur a été la publication d'une pleine page dans tous les quotidiens, stigmatisant " la poignée d'irresponsables " accusés de vouloir " tuer la presse quotidienne " par des actions inconsidérées. Il est à noter que L'Humanité et Le Canard enchaîné n'ont pas diffusé cette " lettre ouverte ". Cette publication faisait suite à l'appel à une grève de 24 heures lancée par le syndicat du Livre CGT, pour rappeler à la raison les éditeurs qui prennent leurs désirs libéraux pour une réalité sociale.

En réponse à cette provocation médiatique, les grévistes se sont invités au siège social de Lagardère, patron de Hachette et dirigeant des NMPP. Le 11 juin, 300 personnes ont ainsi envahi les salons feutrés de la rue de Presbourg, près des Champs-Élysées.

La direction du groupe Lagardère acceptait alors de rencontrer les délégués et, au terme de sept heures de discussion, ils obtenaient le maintien d'un centre national des publications, ainsi que des agences régionales de messageries de Vitrolles et de Nancy, tandis que, pour les trois autres agences régionales, la situation sera analysée au cas par cas. La direction de Lagardère a de toute évidence cherché à gagner du temps car, de l'avis de la délégation, le bilan est maigre quant à la charge de travail qui permettrait de conserver les emplois.

Les grévistes, quant à eux, continuent leurs actions. Le soir même, la distribution du Parisien était bloquée. Le lendemain, Le Monde n'était pas imprimé. Dimanche 15 juin, Aujourd'hui en France et L'Équipe étaient interceptés à l'imprimerie.

Les travailleurs du Livre sont bien décidés à tout mettre en oeuvre pour obtenir satisfaction. Le climat politique actuel fait dire à beaucoup qu'il faut montrer les dents, et pas que dans la presse.

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