Ministres des Finances et hausse des carburants : Impuissance volontaire18/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2081.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ministres des Finances et hausse des carburants : Impuissance volontaire

Les ministres des Finances des huit pays les plus riches du monde, le G8, réunis au Japon le week-end du 14 juin, ont déclaré que " les prix élevés des matières premières, particulièrement ceux du pétrole et de la nourriture, constituent une menace sérieuse pour la stabilité de la croissance mondiale, ont des conséquences graves pour les plus vulnérables et peuvent accroître les pressions inflationnistes dans le monde ".

C'est le moins qu'on puisse dire ! De nombreux pays pauvres ont déjà connu des émeutes de la faim, pas parce que la nourriture manque mais parce qu'elle est trop chère. Dans les pays riches, les familles des travailleurs les plus pauvres sont prises à la gorge par le prix du carburant et ceux des produits alimentaires. La croissance mondiale dont s'inquiètent les ministres du G8 se résume en fait à celle d'une spéculation sur les produits de première nécessité qui conduit à la pauvreté et à la famine.

Alors que depuis des années, et singulièrement depuis la crise financière américaine commencée à l'été 2007, tous les financiers convertissent une partie de leurs dollars en cargaisons présentes ou futures de pétrole, profitant de la hausse de son prix en même temps qu'ils l'accélèrent, les ministres des pays impérialistes en sont encore à s'interroger sur la réalité de la spéculation. Faussement naïfs, ils disent ne pas pouvoir apprécier son effet sur le prix du pétrole, ou même la nient carrément. Mais ils sont tous d'accord pour ne rien faire. Tout au plus viennent-ils de demander au FMI un rapport sur cette question... pour le mois d'octobre.

En attendant, le G8 a demandé aux pays producteurs de pétrole d'augmenter leur production. L'Arabie saoudite, premier producteur mondial, vient d'augmenter sa production d'un peu plus de 2 %, soit 200 000 barils par jour. Mais cela n'a pas empêché le cours du brut de grimper encore !

Bien des commentateurs ont malgré tout jugé que la déclaration du G8 était un avertissement adressé aux spéculateurs, même si elle n'était assortie d'aucune mesure contraignante à leur égard. En réalité il s'agit d'une humble supplique. Car la logique du système veut que la course au profit continue, même si la spéculation effrénée mène toute l'économie à la catastrophe.

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