Ceux de BMS à Nanterre tiennent bon18/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2081.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ceux de BMS à Nanterre tiennent bon

Comme 350 autres sur la région parisienne, les 46 travailleurs de BMS (Buisson Multi Services) sont maintenant en grève depuis quatre semaines et leur détermination reste intacte, d'autant que tous leurs dossiers sont passés en préfecture.

Ces travailleurs sont contraints depuis des années de travailler clandestinement (sans bulletins de salaire), pour des rémunérations payées à la journée, versées de façon aléatoire (certains n'ont rien touché depuis deux mois) par des chèques, virements émis par différentes sociétés ou en espèces. Leur employeur, sous-traitant de sous-traitant, oeuvre dans la récupération de déchets du bâtiment.

Ces travailleurs doivent manipuler des gravats contenant toutes sortes de matériaux dont certains sont dangereux (amiante, plomb), sans masque ni aucune protection. D'autres sont manoeuvres sur des chantiers dispersés sur la zone d'aménagement Seine-Arche à la limite de La Défense et de Nanterre.

Au bout d'un jour de grève, leur patron acceptait de leur faire à tous un contrat de travail, ce qui répond à un des deux critères exigés du gouvernement, l'autre étant de travailler dans un secteur d'activité sous tension, c'est-à-dire rencontrant des difficultés de recrutement, ce qui est aussi leur cas.

La préfecture des Hauts-de-Seine leur a accordé un récépissé d'un mois dans l'attente de leur carte de séjour salarié mais, s'ils ressentent cela comme une petite victoire, ils restent méfiants car la préfecture exige qu'ils répondent à d'autres critères : présence ou activité salariée depuis quatre ans sur le territoire, ce qui est leur cas à tous mais est bien sûr par définition difficile à prouver.

La solidarité s'est organisée : les repas du midi sont fournis par la mairie de Nanterre et ceux du soir sont préparés dans les foyers où ils résident. Des tours de garde sont organisés la nuit, certains dorment dans les véhicules de chantier ou sous des barnums fournis par l'Union locale CGT.

Les atermoiements de la préfecture doivent cesser. Ceux qui travaillent ici, qui vivent ici, doivent être régularisés !

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