Travailleurs sans papiers en grève pour leurs droits05/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2079.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Travailleurs sans papiers en grève pour leurs droits

Le 1er juin Hortefeux, ministre de l'Immigration, a été interrogé par les journalistes sur les mille dossiers de demande de régularisation des sans-papiers en grève dans la région parisienne. Comme d'habitude, il a affirmé qu'il n'y aura pas de régularisation massive, " seulement quelques centaines ". Son ministère en annonçait 260 au 31 mai.

Et pour bien montrer que le gouvernement ne cède pas devant cette grève et maintient sa politique xénophobe, il a annoncé fièrement que depuis le 1er mai 2007, en un an, 28 778 expulsions ont été effectuées. Il a ajouté : " Pour la première fois depuis une génération, le nombre de clandestins a commencé à diminuer de 6 %. " Quand on sait qu'aucun organisme ne connaît le nombre réel de sans-papiers vivant en France (les estimations vont de 200 000 à 400 000), cette déclaration n'a pas d'autre fondement que de vouloir plaire à l'électorat réactionnaire.

En région parisienne, les grèves se poursuivent dans une quarantaine d'entreprises, certaines depuis un mois et demi. De nouveaux grévistes se joignent au mouvement, comme les 28 salariés du bâtiment et du nettoyage qui, depuis le 20 mai, occupent le chantier de la crèche qu'ils construisent dans le XVIIe arrondissement de Paris. Dans plusieurs entreprises, une partie des salariés sans papiers ont été régularisés, mais le mouvement s'est poursuivi pour obtenir la régularisation de tous les grévistes. C'est le cas pour le personnel des dix restaurants Chez Papa. Sur les 40 salariés sans papiers regroupés dans le restaurant du Xe, 17 ne sont pas encore régularisés. Même situation au restaurant Market, surnommé par les grévistes " la cantine des ministres ", avenue de Matignon dans le VIIIe. De même, au restaurant La Gare dans le XVIe, 12 des 20 grévistes seraient en cours de régularisation.

Dans quelques entreprises, tous les grévistes ont obtenu des papiers, pas seulement ceux du restaurant de l'ïle de la Jatte à Neuilly, où Sarkozy a sa table réservée, mais aussi au magasin Fabio Lucci, porte de Pantin, où les huit agents de sécurité en grève depuis le 27 mars viennent enfin de recevoir leur carte de séjour.

Ces luttes sont dures. Dans plusieurs entreprises les patrons se montrent très agressifs, comme à la SARL Castro dans le XVe ou au Bistrot Romain sur l'avenue des Champs- Élysées, et de nombreux patrons d'autres entreprises licencient préventivement.

Malgré la répression et les atermoiements du gouvernement, les militants CGT et d'autres syndicats d'Île-de-France disent que des centaines d'autres sans-papiers salariés se syndiquent et souhaitent rejoindre ce combat pour l'obtention de leurs droits. Il faut faire céder le gouvernement !

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