Sarkozy a proposé aux chefs d'État réunis à Rome de " mettre le paquet sur l'agriculture vivrière " dans les pays pauvres, critiquant à demi-mot les organismes comme la FAO et le FMI qui pendant des années ont poussé ces pays a cultiver le coton plutôt que de quoi nourrir les populations.

Comme souvent, Sarkozy fait comme s'il avait commencé à faire de la politique le matin même et découvrait les problèmes au fur et à mesure. Pourtant les gouvernements français, dont il fait partie depuis longtemps maintenant, sont pour quelque chose dans la transformation de l'agriculture des pays pauvres. Que Sarkozy aille donc demander à son ami Bolloré si les plantations qu'il possède en Afrique et en Asie, et grâce auxquelles il a pu acheter un si beau yacht, sont vivrières et servent à nourrir la population locale. Car il serait étonnant qu'elle ne se nourrisse que d'huile de palme et de caoutchouc brut récolté sur les hévéas.

De plus, le premier voyageur de commerce de la bourgeoisie française s'est fait une spécialité de vendre des centrales nucléaires, des armes, des Airbus, etc. aux quatre coins du monde, dernièrement par exemple en Égypte, frappée de plein fouet par la crise alimentaire. Il ne demande pas alors aux futurs acheteurs dirigeants s'ils pratiquent l'agriculture vivrière ou si la population a faim mais, plus prosaïquement, de payer.