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Leur société
Parti Socialiste : La guerre des étoiles se poursuit
Dimanche 3 juin une énième réunion de militants socialistes a fait surgir un énième candidat possible à la direction du parti, rampe de lancement probable pour la candidature à la présidentielle de 2012.
Il s'agit cette fois de Martine Aubry, ex-ministre de Jospin, mère de la loi dite des 35 heures, actuelle maire de Lille. Elle a réussi le tour de force de se faire applaudir par des tenants de Fabius (naguère classé à droite, reclassé à gauche depuis le référendum sur la constitution européenne), des amis de Strauss-Kahn (réformiste absent pour cause de finance internationale), des partisans de Montebourg (classé à gauche, mais essentiellement par lui-même) et les siens propres (dont on ne connaît pas encore le positionnement).
Puisque que les deux candidats les plus sérieux, paraît-il, à la direction, Delanoë et Royal se distinguent en essayant de prendre le parti par la droite, Aubry a plaidé pour la tradition et le socialisme " sans autre qualificatif ". Il fallait y penser.
Sur le reste elle a été nettement moins originale. " L'heure n'est pas au choix d'une personne, mais au débat d'idées " est une phrase obligatoire même lorsqu'on présente sa candidature. Le silence sur les idées, le programme politique, est tout aussi partagé par les autres impétrants. Il n'y a d'ailleurs pas besoin d'en avoir : le seul calcul des dirigeants socialistes est d'escompter que la politique de Sarkozy et de la droite finisse par pousser vers lui de plus en plus d'électeurs et qu'il puisse donc retenter sa chance à la présidentielle de 2012.
Aubry aura donc réussi son coup, au moins pour l'instant. Faire parler d'elle, se présenter comme un recours possible au PS... jusqu'à ce qu'un n-plus-unième candidat lui ravisse la vedette. Mais force est de constater que c'est Ségolène Royal qui a exprimé le plus franchement la politique des dirigeants du PS. Interrogée sur la situation sociale actuelle, elle a répondu en substance que puisque les réformes étaient nécessaires, elle se faisait fort, elle, à la différence de Sarkozy, de les accomplir sans grèves, par la concertation avec les organisations syndicales.
Personne jusqu'à présent, parmi les prétendants, n'a démenti Royal sur ce point. Comme quoi, malgré les apparences, les dirigeants du Parti Socialiste peuvent très bien être tous d'accord.