Lycée Picasso - Avion (Pas-de-Calais) : Le rectorat contraint à des concessions05/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2079.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée Picasso - Avion (Pas-de-Calais) : Le rectorat contraint à des concessions

En janvier, le rectorat décidait de supprimer la filière littéraire au lycée Picasso d'Avion, ainsi que six postes d'enseignants (sur 45). Le lycée étant situé dans une ville ouvrière dirigée par le PCF, l'annonce du rectorat a été prise comme du mépris : pas besoin de littérature pour les enfants de classes populaires !

Depuis, nous avons participé à toutes les journées de grève nationales et manifestations locales. En particulier, le samedi 26 avril, alors que le lycée fêtait ses quarante ans, une centaine de manifestants, enseignants, lycéens, parents et élus de la ville, ont fait une « haie d'honneur » à l'arrivée de la représentante du recteur, avec banderoles réclamant « zéro suppression », mégaphone et tee-shirts arborant le slogan « Tous ensemble pour défendre notre lycée ».

La représentante du rectorat n'ayant rien à proposer de nouveau, les lycéens ont donc décidé d'occuper le lycée à partir du 28 avril. Professeurs et parents mais aussi élus des villes d'Avion et Méricourt s'y sont associés. Une salle du lycée a été investie, de jour comme de nuit, décorée d'affiches aux slogans rappelant mai 68 (« Tout ce qui est discutable est à discuter »). Les murs se sont couverts au fur et à mesure des articles parus dans la presse locale, de photos des manifestations et des distributions de tracts sur les marchés, de la tenue d'un Conseil municipal exceptionnel des deux villes dans l'établissement...

Le mouvement a tout au long trouvé un écho favorable auprès de la population, fortement attachée au lycée et à ce que peut représenter l'école pour ses enfants. Un couscous pour 70 personnes a même été préparé par une mère d'élève. Enfin, mercredi 28 mai, le rectorat revenait sur certaines décisions : la filière littéraire est maintenue ainsi que trois postes d'enseignants sur les six supprimés. Cela ne fait toujours pas le compte, mais c'est avec le sentiment d'avoir gagné la première manche, sentiment partagé par tous, que nous finissons l'année scolaire !

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