Hausse du prix du pétrole : Cachez ces spéculateurs !05/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2079.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Hausse du prix du pétrole : Cachez ces spéculateurs !

Jusqu'à ces derniers jours, le gouvernement américain avançait, comme tous les autres gouvernements des pays impérialistes, que la hausse du cours des matières premières, le pétrole en particulier, était due à la loi de l'offre et la demande, de la demande chinoise singulièrement. La hausse, si douloureuse soit-elle, était donc naturelle et irrépressible.

Mais les chiffres officiels des services américains montrent que, si la demande chinoise en pétrole a effectivement augmenté de 920 millions de barils en cinq ans, la demande de " contrats à terme " sur le pétrole a augmenté de la même quantité.

Prendre un contrat à terme, c'est acheter au prix d'aujourd'hui du pétrole disponible plus tard et le revendre immédiatement le jour de l'échéance. Le spéculateur gagne ainsi, grâce à la hausse du cours d'un produit dont il n'a jamais vu la couleur et pour lequel il n'aura payé le prix que de deux coups de téléphone, un pour l'acheter, un pour le vendre. Le phénomène une fois enclenché se nourrit de lui-même... jusqu'au krach.

Mais l'État américain a trouvé comment nier l'évidence de ses propres chiffres et dédouaner les sociétés financières internationales dont l'achat et la vente de contrats à terme sur tout et n'importe quoi sont le pain quotidien. La spéculation en cours serait, d'après le ministre de la Justice des États-Unis, le fait de la mafia qui trouverait là l'occasion de blanchir de l'argent sale. Il a fait cette déclaration lors d'une conférence pour combattre le crime organisé, entouré comme il se doit d'officiels du FBI, les " fédéraux " des feuilletons télévisés.

Mais c'est prendre les gens pour des imbéciles et surestimer largement les capacités de la mafia. Chacun sait qu'en face de Rockefeller, qui contrôlait la quasi-totalité du pétrole américain, Al Capone, qui ne contrôlait que l'alcool à Chicago du temps qu'il était interdit, n'a jamais été qu'un amateur et un gagne-petit.

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