À Compiègne dans l'Oise, après les travailleurs de la cartonnerie Allard, en grève pour 120 euros d'augmentation de salaire la semaine précédente, c'est au tour de ceux de Colgate d'être en grève. Mardi 3 juin, ils entamaient leur septième jour de grève.

Les 720 travailleurs (570 en CDI et 150 intérimaires) de l'usine compiégnoise réclament entre autres une revalorisation de leur prime d'intéressement, qui est aujourd'hui de 455 euros. D'après la CGT, l'intéressement aux bénéfices serait passé de 2,2 % de la masse salariale en 2004, à 1,2 % en 2007.

Comme dans toutes les usines de la région, le problème c'est le montant des salaires. Depuis 2000, les écarts de salaire entre le smic et le salaire d'embauche ne cessent de se resserrer. Et comme partout, avec la flambée des prix et les salaires qui ne bougent quasiment pas, le pouvoir d'achat s'écroule.

Le salaire brut à l'embauche à l'usine atteignait, en 2006, 1 524 euros. Le smic s'élevait la même année à 1 399 euros.

Colgate est une multinationale qui fait des bénéfices. Au premier trimestre 2008 le bénéfice, compté sans les sommes réservées aux restructurations, était en augmentation de 17 %. L'année précédente, en 2007, la direction avait déjà annoncé un bénéfice net de 420,1 millions de dollars pour le troisième trimestre 2007, soit une hausse de 22 % sur un an.

Alors oui, augmenter les salaires, ce serait tout à fait possible !