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Dans les entreprises
Cetelem : Le petit bonhomme vert voit rouge
Vendredi 30 mai, 400 salariés du Cetelem, filiale de la BNP spécialisée dans les crédits à la consommation, ont débrayé deux heures pour les salaires et les conditions de travail. À l'appel des syndicats (CGT, CFDT, SNB-CGC, FO et CFTC) ils se sont rassemblés devant le siège de Levallois. Il y avait des employés du siège, de l'informatique de Saint-Ouen et quelques-uns de l'UCB (crédits immobiliers) qui vient de fusionner avec Cetelem.
C'est d'ailleurs au service informatique de Saint-Ouen que l'idée de ce débrayage avait pris forme le mercredi 28 mai, au cours d'une réunion d'une cinquantaine d'employés. À Saint-Ouen et à Nantes, où le débrayage a été très suivi, il ne restait plus dans les bureaux que les prestataires. Des débrayages ont aussi touché les autres CRC de province (centres qui regroupent les agences). Les employés réclament 3 % d'augmentation de salaire pour tous et une prime à l'occasion de la fusion de Cetelem avec l'UCB. La direction proposait entre 1,4 % d'augmentation pour les salaires supérieurs à 30 000 euros brut sur 13 mois et 1,8 % pour ceux inférieurs à cette somme.
À Cetelem, il y a longtemps qu'on n'avait pas vu cela et presque tous ceux qui ont débrayé le faisaient pour la première fois. Quelques jours auparavant, on entendait encore souvent : " Dans le privé on ne peut pas faire grève ". Mais la lettre envoyée par les " ressources humaines " en pleine discussion sur l'augmentation des salaires, qui expliquait qu'en quatre ans ceux-ci avaient augmenté de 16 %, a été reçue comme une provocation, chacun pouvant vérifier sur sa feuille de paie ce qu'il en est réellement !
En fait cela fait un an que le mécontentement s'est accumulé, en particulier à l'informatique à Saint-Ouen, sur les salaires mais aussi par exemple sur les réorganisations continuelles, les nouvelles méthodes paperassières, sans parler de l'absence de perspective individuelle et collective et des discours sur la rémunération au mérite alors que, dans les faits, les derniers embauchés sont les mieux payés. D'où de nombreuses demandes de mutation dans Cetelem ou vers la BNP, qui ont créé une vraie hémorragie dans certains secteurs. La direction informatique a alors lancé une " enquête de climat ", dans laquelle les employés avaient largement exprimé leur mécontentement, mais ses premières réponses ont montré que rien ne changerait sans notre intervention.
Les travailleurs sont maintenant dans l'attente des prochaines déclarations de la direction et des prochaines rencontres avec les syndicats. Mais tous se sont réjouis du succès du débrayage et certains se voient déjà remettre ça.