Jeudi 29 mai, la direction générale de Bosch France a annoncé la fermeture du site de Beauvais, spécialisé dans la production de pièces de freinage automobile ; 240 salariés sont concernés.

Cette annonce a été faite lors d'une réunion de Comité d'entreprise à Beauvais, qui devait être consacrée au plan de licenciement de 90 salariés, annoncé depuis plusieurs mois. En fait, en lieu et place de ces licenciements, c'est la fermeture totale de l'usine qui a été annoncée. Les productions réalisées à Beauvais seraient réparties sur les autres usines du groupe spécialisées dans le freinage : Angers, Moulins, Pont-de-l'Arche.

La nouvelle à peine connue, toute l'usine s'est mise en grève. Le portail a été fermé, les portes soudées. Et le directeur, venu en voiture annoncer son plan depuis le siège social de Drancy, a dû repartir en taxi, son véhicule étant bloqué dans l'enceinte de l'usine.

Bosch Beauvais existe depuis la fin des années 1950, sous plusieurs noms et propriétaires successifs. L'usine a compté jusqu'à 2 100 salariés en 1976. Depuis les années 1980, les effectifs n'ont cessé de baisser. Et même si aujourd'hui il ne reste que 240 salariés, tout le monde à Beauvais connaît quelqu'un qui y travaille ou y a travaillé... Et bien des gens sont scandalisés par cette fermeture programmée. D'autant que c'est une menace aussi pour les personnels d'entreprises extérieures du ménage, du gardiennage et de la cantine, ainsi que pour les salariés des fournisseurs, comme ceux de l'entreprise de ressorts Herckelbout Dawson, implantée de l'autre côté de la ville ! Cela s'ajouterait aux fermetures récentes de l'usine Labrosse et Dupont, mitoyenne de Bosch, et de celles de GE Plastics et de Goossens à quelques kilomètres de là.

Le groupe Bosch est florissant : 47 milliards de chiffre d'affaires et 3,6 milliards de bénéfices en 2007. De quoi largement maintenir tous les emplois. Les salariés occupent le site depuis l'annonce de la fermeture. Une première manifestation s'est déroulée en ville dès le vendredi 30 mai, lendemain de l'annonce. D'autres initiatives seront prises pour dire non à la fermeture et exiger que personne ne reste sur le carreau.