Le 21 mai, 3 000 salariés des AGF ont débrayé à l'appel de tous les syndicats contre les suppressions d'emplois sur les seize sites de France, se rassemblant pour manifester avec drapeaux et banderoles.

3 000, cela représente 30 % de l'effectif administratif hors commerciaux. 100 % de grévistes dans les petits centres, des rassemblements de 400 ou 350 personnes sur les gros centres à Paris ou la Défense. C'est du jamais vu depuis bien longtemps aux AGF, et la journée a remonté le moral de tous.

Les AGF comptent environ 13 000 salariés, 2 000 salariés de moins qu'en 2000, à la suite des départs non remplacés. Depuis plusieurs années, AGF est une filiale de l'allemand Allianz, géant mondial de l'assurance, de la Bourse et de la finance.

En 2006-2007 Allianz a supprimé en Allemagne des milliers d'emplois en fermant des succursales, mutant des milliers de salariés et poussant des milliers d'autres aux départs soi-disant " volontaires ".

Cette situation était bien connue en France chez les milliers de salariés inquiets des AGF. Et c'est sur ce fond d'inquiétude que, lors d'une réunion du CCE le 20 février, l'annonce a été faite par la direction de la fermeture de quatre sites employant 240 salariés et de la mise en mobilité forcée de 2 000 autres.

La direction à grands coups de discours rassurants raconte à qui veut la croire que tout se fera dans le " dialogue social " et qu'il n'y aura pas de " licenciements secs ". Mais les employés et cadres ne veulent pas s'en laisser conter. D'autant qu'au même moment Allianz vient d'annoncer 8 milliards d'euros de bénéfice pour 2007, et les AGF 1,9 milliard d'euros.

Après 25, 30 ou 35 ans aux AGF, ils n'acceptent pas d'être traités comme des citrons qu'on jette après les avoir pressés. Ils ont commencé à le montrer le 21 mai.