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Leur société
Sarkozy et l'esclavage : Il devrait se renseigner avant de parler
Le 10 mai, à l'occasion de la journée de commémoration consacrée à la traite négrière, Sarkozy a déclaré que cet épisode peu glorieux de l'histoire de France serait désormais enseigné dans les écoles.
Déclaration filmée et fracassante, effet garanti... mais sans doute pas celui escompté par les conseillers du président. Toute la presse a souligné que la déportation de millions d'Africains, l'esclavage de masse aux Antilles puis aux États-Unis, la part essentielle que cette exploitation féroce a eue dans le développement du capitalisme et donc, au moins en filigrane, la responsabilité historique de la bourgeoisie française, figuraient déjà au programme d'histoire des écoles. De plus nombre d'enseignants n'ont pas attendu les recommandations ministérielles de 2002 pour parler de la traite des Noirs à leurs élèves.
Mais qu'importe ce qu'étudient réellement les enfants, ce qu'il y a vraiment dans les programmes scolaires et, surtout, ce que fut l'enfance horrible du capitalisme. Car, quand Sarkozy parle de l'esclavage, comme lorsqu'il parlait du jeune communiste Guy Môquet ou de l'extermination des Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, c'est en fait de lui-même qu'il veut parler. Ses écrivains lui font des discours comme d'autres, ou les mêmes, font des spots publicitaires. L'histoire racontée peut bien être superficielle, approximative ou même fausse, du moment qu'elle est suffisamment consensuelle et racoleuse. Parce que la seule chose qui compte pour lui c'est que le public retienne bien le nom du produit.