35 heures : Le "carcan", c'est le patronat !14/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2076.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

35 heures : Le "carcan", c'est le patronat !

Fillon a déclaré qu'il fallait " sortir définitivement du carcan des 35 heures ". Il faisait écho à Sarkozy qui venait de déclarer que " le partage du temps de travail est une erreur économique doublée d'un scandale social " parce que, selon lui, " la vérité c'est que plus il y a de gens qui travaillent, plus on crée de richesses, plus il y a de croissance et plus il y a de travail pour tout le monde ".

Le raisonnement est lumineux, quel dommage que leurs amis les patrons se contentent de faire travailler, de plus en plus, un nombre de gens qui ne s'accroît pas et même diminue, tout cela pour accélérer la seule croissance... des profits des actionnaires !

Le duo Sarkozy-Fillon rejoue le couplet de la défense des malheureux patrons étouffés par l'application rigide du " dogme " socialiste qui, de plus, coûte si cher à l'État ! En réalité la loi Aubry a été on ne peut plus souple pour le patronat et si dès le début, elle a coûté dix milliards d'euros, ils sont allés directement dans la poche des patrons sous forme de dégrèvements de cotisations sociales. Les travailleurs y ont gagné des jours de congé supplémentaires mais que, la plupart du temps, ils ont du mal à prendre comme ils le veulent. Et ils l'ont aussi payé par une plus grande flexibilité des horaires de travail sur l'année.

Maintenant que les dégrèvements de charges sociales sont acquis et même pleuvent sur les patrons, ceux-ci souhaiteraient avoir les mains encore plus libres. Il est difficile pour le gouvernement de supprimer purement et simplement la durée légale du travail après avoir axé sa démagogie sur la rémunération " améliorée " des heures supplémentaires au-delà des 35 heures hebdomadaires. Mais Fillon et Sarkozy rappellent qu'on peut contourner une loi : grâce aux nouvelles règles sur la représentativité syndicale, un accord entre patrons et syndicats ayant la majorité des suffrages pourrait fort bien porter sur des modifications de l'horaire de travail, branche par branche ou entreprise par entreprise.

Au-delà du " coup de gueule " contre les 35 heures destiné à satisfaire l'électorat de droite, en particulier les petits patrons artisans ou commerçants, les dernières déclarations de Sarkozy et de Fillon indiquent à tous les patrons la marche à suivre pour accroître une fois de plus leurs profits.

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