Travailleurs sans papiers en lutte : Des papiers pour tous !08/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2075.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travailleurs sans papiers en lutte : Des papiers pour tous !

Jeudi 1er mai, la manifestation parisienne a été marquée par la présence de milliers de travailleurs sans papiers réclamant leur régularisation.

Depuis un mois, coordonnée par la CGT et Droits Devant, la grève de 600 salariés sans papiers se poursuit. Ils sont regroupés et occupent toujours une vingtaine d'entreprises en Ile-de-France. Les soutiens et marques de sympathie de la population sont nombreuses.

Mille dossiers de demandes de régularisation ont été déposés collectivement dans des préfectures. Y figurent bien sûr les grévistes, mais également une centaine de dossiers de femmes qui travaillent seules, sans contrat de travail, dans le secteur de l'aide à la personne. Elles s'occupent de bébés ou de personnes âgées, souvent dans des familles des quartiers chics de Paris.

Mais depuis deux semaines que les préfectures examinent au cas par cas ces dossiers, les préfets jouent la montre, les régularisations ne tombent qu'au compte-gouttes. Mardi 6 mai, seulement 22 avaient eu lieu.

Lundi 5 mai, Hortefeux a répété sur France Inter " qu'il n'y aurait que quelques centaines de régularisations ". Car, a-t-il le culot d'ajouter : " Ce serait injuste vis-à-vis de la population immigrée légale que de procéder à des régularisations massives ". Il essaye d'opposer les étrangers les uns aux autres. Quand le 30 avril la Coordination de collectifs de sans-papiers de Paris a voulu aussi déposer collectivement mille dossiers, la préfecture de Paris les a refusés, prétendant qu'il fallait passer par la CGT. Comme si c'était la CGT qui décidait des régularisations ! Ce mensonge a conduit des sans-papiers exaspérés à se tromper de cible et à occuper la Bourse du Travail.

Si le gouvernement a commencé à négocier, c'est parce que des travailleurs sans papiers, au lieu d'occuper des églises, font grève et occupent des entreprises, menaçant d'étendre leur mouvement. Et pour qu'Hortefeux ravale sa morgue et que les sans-papiers aient enfin une chance d'obtenir leur régularisation, c'est dans cette voie qu'ils doivent continuer, avec le soutien de tous les travailleurs.

D'ailleurs certains patrons craignent fortement cette extension. Les deux syndicats patronaux de l'hôtellerie-restauration demandent au gouvernement de régulariser sans tarder les dizaines de milliers de salariés sans papiers qu'ils emploient illégalement et qui leur sont indispensables.

La marche des sans-papiers partis de Lille le 19 avril doit arriver à Paris le samedi 10 mai. La manifestation partant à 15 heures de la place Clichy sera une occasion de revendiquer, dans l'unité, la régularisation globale et immédiate de tous les sans-papiers.

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