Lajous - Compiègne (Oise) : 180 travailleurs licenciés... et 40 repris aussitôt en intérim08/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2075.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lajous - Compiègne (Oise) : 180 travailleurs licenciés... et 40 repris aussitôt en intérim

À l'usine Lajous Industrie, une entreprise de sous-traitance automobile située à Compiègne, 180 travailleurs ont été licenciés après son rachat par le groupe espagnol CIE Automotive.

Cette usine, qui travaille surtout pour PSA, avait été mise en liquidation judiciaire le 6 septembre 2007 par le groupe italo-néerlandais Euralcom France, qui l'avait rachetée quelques années auparavant. Le patron d'Euralcom avait eu le temps de licencier des dizaines de travailleurs, de bloquer les salaires, avant de décider de se débarrasser de l'ensemble des usines du groupe situées en France.

Mi-novembre, les salariés apprenaient que l'usine était reprise par le groupe espagnol CIE Automotive avec, à la clé, 180 suppressions d'emplois sur 250. Mais le nouveau patron avait semble-t-il vu trop grand... concernant le nombre de licenciements. Des pressions répétées se sont exercées sur les futurs licenciés pour qu'ils travaillent jusqu'au bout. Et une fois licenciés, 40 d'entre eux ont été rappelés... en tant qu'intérimaires, pour finir la production d'une commande importante !

Ces travailleurs se sont donc retrouvés sur le même poste de travail, mais en tant qu'intérimaires, c'est-à-dire avec un salaire inférieur. La Direction départementale du travail a élevé une protestation, de pure forme, dont le patron n'a pas tenu compte.

CIE Automotive est le quatrième fournisseur espagnol de composants pour le secteur automobile. Le groupe, qui possède une trentaine d'usines dans le monde et totalise 5 800 salariés, a augmenté son bénéfice de 14,3 % par rapport aux trois premiers mois de l'année précédente.

Les actionnaires avaient, autrement dit, largement de quoi reprendre la production sans aucun licenciement. Mais, comme beaucoup d'autres groupes capitalistes, CIE achète et revend des usines et, à chaque fois, restructure dans le seul but de les rendre encore plus rentables.

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