Grande-Bretagne : Le déclin électoral des travaillistes08/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2075.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : Le déclin électoral des travaillistes

Comme les sondages l'avaient annoncé, les élections municipales du 1er mai en Grande-Bretagne ont vu un nouveau recul des travaillistes et un nouveau désaveu de leur politique. Cela s'ajoute à une longue série de reculs des travaillistes dans ce type d'élections, dont le début remonte à 1998, soit un an après leur retour au pouvoir.

Après avoir été la principale force dans les conseils municipaux à l'échelle nationale à partir du début des années 1990, les travaillistes ont perdu cette position en faveur des conservateurs dès 2003, juste après l'invasion de l'Irak, après une élection catastrophique dans laquelle l'électorat populaire fit entendre comme il le pouvait son opposition à cette guerre, en s'abstenant ou en cessant de voter travailliste.

Les municipalités sont renouvelées partiellement chaque année suivant un cycle compliqué qui dure quatre ans. En 2004, la dernière élection comparable à celle de cette année, le recul des travaillistes tourna à l'humiliation lorsqu'ils passèrent derrière les libéraux démocrates : pour la première fois dans l'histoire du bi-partisme britannique (et la seule à ce jour), le parti au pouvoir arrivait en troisième position dans une élection municipale !

Depuis, chaque élection municipale a marqué un nouveau recul du Parti travailliste, plus ou moins important suivant les années. Et de ce point de vue, celui de cette année est en quelque sorte dans la moyenne, ni plus ni moins.

Un des faits marquants de cette élection aura été néanmoins la défaite du maire travailliste de Londres, Ken Livingstone battu par le conservateur Boris Johnson. Le fait est d'autant plus notable qu'il y a seulement un an, bien peu pensaient que ce Johnson, un snob excentrique qui se plaît à afficher qu'il sort tout droit des aristocratiques " public schools " de la grande bourgeoisie, avait la moindre chance face à Livingstone.

Mais c'est quand même Johnson qui l'a emporté. Les postures démagogiques de Livingstone de prétendu " rebelle " face à la politique antiouvrière du gouvernement, qui avaient assuré son élection en 2000 et 2004, ont fait long feu. Tandis que Johnson a réussi à mobiliser une partie de la droite abstentionniste, Livingstone n'a pas réussi à faire de même à gauche. De sorte que l'augmentation de la participation électorale de 37 à 45 % n'a bénéficié qu'à Johnson, lui permettant de l'emporter, de peu d'ailleurs.

L'autre fait marquant dans cette élection est politiquement plus important, car il témoigne de l'usure du pouvoir qui affecte les travaillistes. L'été dernier, Blair avait abandonné son poste de Premier ministre au profit de Gordon Brown, estimant qu'il était devenu un boulet électoral pour son propre parti. Il était donc considéré comme acquis que Brown parviendrait au moins à arrêter le recul électoral des travaillistes.

Il n'en a rien été et il ne faut pas s'en étonner, car il fallait vraiment penser que l'électorat populaire est stupide pour espérer qu'il ne remarque pas que la politique de Brown n'est rien d'autre que la continuation de la politique antiouvrière de Blair - et ceci d'autant plus que sous Blair déjà, c'était Brown qui, en tant que ministre des Finances, mettait cette politique en oeuvre.

Partager