École : C'est tous les jours le service minimum !08/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2075.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

École : C'est tous les jours le service minimum !

Xavier Darcos, le ministre de l'Éducation, récidive : il veut que jeudi 15 mai un service minimum permette d'accueillir les enfants à l'école, même si tous les enseignants sont en grève ce jour-là. Il a rappelé que les communes seraient dédommagées par l'État des frais engagés, grâce aux retenues faites sur les salaires des grévistes.

Sa première tentative de service minimum le 24 janvier avait été un fiasco. Sur 22 000 communes ayant une école, un peu plus de 2 000 avaient accepté de tenter de mettre en place un tel service. Certaines ont refusé pour des raisons politiques, comme la Mairie de Paris qui y voit, à juste titre, la volonté de briser la grève des enseignants. Beaucoup d'autres l'ont fait pour des problèmes très concrets d'organisation : prendre la responsabilité d'accueillir des enfants implique une infrastructure matérielle de type centre aéré et des animateurs compétents ; cela peut coûter plus cher que ce que Darcos est prêt à payer. C'est ainsi que le soir du 24 janvier, en Seine-et-Marne, des parents venus récupérer leurs enfants se sont vu réclamer le paiement de la journée au centre aéré... Mauvaise image de marque pour un ministre lancé dans la démagogie et qui prétend prendre en compte les préoccupations des parents, en particulier des plus modestes !

En réalité, Darcos s'en moque éperdument. Ce n'est pas un hasard s'il a choisi le congrès de la PEEP, la fédération des parents d'élèves de l'école publique acquise aux " réformes " gouvernementales, pour faire cette annonce. Il ne fait que relancer une campagne en direction de l'électorat anti-gréviste et anti-fonctionnaire.

Les parents sont certes embarrassés pour faire garder leurs enfants, surtout quand ils sont petits, mais pas seulement les jours de grève ! C'est le gouvernement qui est responsable du manque de crèches, qui diminue l'accueil des tout-petits en maternelle, qui ferme des classes, qui supprime plus de 11 000 postes d'enseignants. C'est à lui qu'on doit les classes surchargées, la fatigue supplémentaire pour des gamins obligés de prendre les transports scolaires parce que l'école a fermé dans leur village.

Darcos joue la carte anti-grève ; c'est peut-être parce qu'il craint que celle qui s'annonce pour le 15 mai ne soit réussie. Ce serait la meilleure chose qui puisse arriver et pour les enseignants et pour les parents.

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