Coca-Cola - Dunkerque : La direction a dû reculer devant la grève08/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2075.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Coca-Cola - Dunkerque : La direction a dû reculer devant la grève

Commencée le 17 avril, la grève des travailleurs de Coca-Cola de l'usine de Bierne-Socx, près de Dunkerque, s'est achevée le mercredi 30 avril sur des reculs non négligeables du patron.

Deux jours plus tôt, le tribunal des référés de Dunkerque avait exigé que les grévistes libèrent l'entrée principale. Une cinquantaine restaient présents à tour de rôle sur le côté. De toute façon, une seule ligne de fabrication sur six fonctionnait, et peu de camions entraient et sortaient. Même si, au bout de treize jours de grève et de présence jour et nuit, la lassitude commençait à se faire sentir.

Le 30 avril, la direction a ouvert des négociations. L'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-FO (la CGT étant largement majoritaire) s'est finalement engagée sur un protocole d'accord que les grévistes ont approuvé majoritairement.

Pour le ler juillet 2008, il y aura une augmentation générale de 3,2 % (contre 2,5 % auparavant) et des augmentations individuelles de 0,7 à 3,5 %. Le salaire d'embauche passera de 1 361 euros brut à 1 515 euros brut au bout d'un an, soit 151 euros d'augmentation. La prime d'ancienneté est relevée, de 1,5 % pour 9 ans à 4 % au-delà de 15 ans. Un opérateur avec 15 ans d'ancienneté qui touchait 2 220 euros brut, prime d'ancienneté comprise, touchera en juillet au minimum 2 389 euros brut, en augmentation de 169 euros.

D'autre part la prime de participation est majorée de 1 000 euros, en compensation de la prime d'intéressement que la direction avait baissée d'autant il y a peu, et qui était un sujet de mécontentement.

En fait de payement des jours de grève, la direction a tout juste accepté d'attribuer 100 euros net à tous pour la reprise, une seule fois, comme prime de " carburant ", ainsi que 100 euros supplémentaires de chèques vacances en 2009. Pour le reste, les jours de grève sont compensés par des jours de repos, un jour par mois pris sur le salaire ou sur une partie du 13e mois. Enfin, la direction renonce à toute sanction alors que neuf grévistes en avaient été menacés par lettre.

Les grévistes n'ont certes pas obtenu les 6 % et 80 euros d'augmentation qu'ils demandaient. Mais au bout du compte, par leur grève massive (220 opérateurs sur 240), ils ont réussi à faire reculer le groupe Coca-Cola. Et c'est une sacrée expérience de lutte, qui comptera pour l'avenir.

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